Le démonstrateur de rentrée atmosphérique de l’Agence spatiale européenne sera bien lancé en 2013. Son développement se poursuit selon le planning initial. Aujourd’hui, l’Esa et Thales Alenia Space, qui construit l’engin, ont signé un accord sur sa production et sur son segment.

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    Vue d'artiste du démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV et du dernier étage de Vega. Sa mission est prévue pour durer moins d'une heure, lancement compris. © Esa/J. Huart

    Vue d'artiste du démonstrateur de rentrée atmosphérique IXV et du dernier étage de Vega. Sa mission est prévue pour durer moins d'une heure, lancement compris. © Esa/J. Huart

    L'Esa et Thales Alenia Space ont fait un point presse sur l'état d'avancement du démonstrateur de rentrée atmosphériquedémonstrateur de rentrée atmosphérique IXV (Intermediate eXperimental Vehicle) dont le développement se poursuit. En mai, le projet a passé avec succès sa revue critique de conception concernant le système. L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne et l'industriel ont également signé un accord relatif à sa production et à son segment sol. Une étape qui prépare les phases de développement final et d'intégration.

    Le véhicule, d'une masse de près de 1.800 kilos, sera lancé par Vega du port spatial de Kourou vers la fin de l'année 2013. Le lanceur emportera le démonstrateur à une altitude d'environ 450 kilomètres à partir de laquelle il entamera son vol de retour vers la Terre pour revenir effectuer un amerrissage en douceur dans l'océan Pacifique. Avec une vitesse de rentrée d'environ 7,5 km/s, l'IXV effectuera une mission pleinement représentative d'une mission de retour depuis l'orbite basse.

    Initié par le Cnes avant d'être européanisé, ce démonstrateur vise la maîtrise de la rentrée atmosphérique planée (anciennement Pre-X) en développant un système autonome caractérisé par de hautes performances aérodynamiques (grâce à une configuration d'hypersustentateur) et équipé d'un système de contrôle, combinant propulsion et surfaces aérodynamiques, ainsi que par une protection thermique de technologie avancée pour la rentrée atmosphérique. Il doit également démontrer la maturité de certaines technologies liées à la réutilisabilité (comme la protection thermique), valider le système de guidage et de contrôle par volets et enfin caractériser les phénomènes aérothermodynamiques associés.

    Sous la maîtrise d'œuvre de Thales Alenia Space, Dassault Aviation participe au développement de ce véhicule expérimental. Il a en charge l'aérodynamique, l'aérothermodynamique et l'expérimentation en vol. © Esa/J. Huart

    Sous la maîtrise d'œuvre de Thales Alenia Space, Dassault Aviation participe au développement de ce véhicule expérimental. Il a en charge l'aérodynamique, l'aérothermodynamique et l'expérimentation en vol. © Esa/J. Huart

    Le futur des véhicules spatiaux ?

    Ce programme IXV revêt une importance particulière et pourrait bien préfigurer une série de véhicules qui serviront à l'avenir à l'exploration du Système solaire ou à des applicationsapplications de transport spatial. Avec l'abandon des navettes spatiales, en effet, il devient urgent de concevoir des véhicules de retour de charges depuis l'orbite. Une fois la dernière navette posée, on ne saura plus rien ramener de l'orbite terrestre, à part des êtres humains et quelques babioles... Les capsules SoyouzSoyouz redescendent seulement des astronautesastronautes. Les vaisseaux automatiques Progress (russes), ATVATV (européens) et HTVHTV (japonais) apportent du fret à la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale mais se consument dans l'atmosphèreatmosphère à l'issue de leurs missions.

    Aux États-Unis, on assiste au développement de capsules qui seront utilisées pour le fret mais également pour le transport d'équipage (programme public-privé Cots et CCDev2). Quant à l'Europe, après le succès du démonstrateur de rentrée atmosphérique ARD (octobre 1998), elle sait ramener sur Terre une capsule de type ApolloApollo. Mais elle tombe comme un boulet et on ne peut pas la piloter.

    Le programme IXV revient donc à développer une seconde filière qui permettra aux politiques de choisir entre une capsule et un véhicule de corps portant (lifting body). Ce dernier, un peu plus sophistiqué car manœuvrable, pourrait un jour donner naissance à un engin capable de ramener du fret depuis l'espace. L'Esa a dans ses cartons des projets qui vont dans ce sens.