Les ingénieurs de Boeing ont réussi à faire voler, pour la première fois au monde, un avion piloté sur la seule ressource de piles à combustible embarquées.

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    Le Dimona transformé par Boeing, en vol. Crédit : Boeing

    Le Dimona transformé par Boeing, en vol. Crédit : Boeing

    Déjà il y a un an, un modèle réduit d’avion avait volé sur la seule force de son moteur électrique alimenté par une pile à hydrogène. Mais aujourd'hui, c'est d'un véritable avion emmenant son pilote qu'il s'agit, avec la promesse d'évoluer progressivement vers un appareil plus important capable d'emmener une vingtaine de passagers.

    Selon John Tracy, directeur du département recherches de Boeing, ce vol est historique, a été accompli. L'appareil n'était pas un modèle réduit mais un véritable avion, en l'occurrence un motoplaneur Dimona, construit par la firme autrichienneDiamond Aircraft Industries d'une envergure de 16,33 mètres. Ce modèle du commerce a subi plusieurs modifications structurelles, ainsi que le remplacement de son groupe propulseur d'origine (un Rotax de 115 ch turbo-compressé) par un moteur électrique alimenté par des batteries au lithium-ionbatteries au lithium-ion pour le décollage et une pile à hydrogène Proton Exchange Membrane (PEMPEM) de la firme britannique Intelligent Energy pour le vol de croisière.

    Schéma explicatif du dispositif conçu par Boeing. Crédit : Boeing

    Schéma explicatif du dispositif conçu par Boeing. Crédit : Boeing

    Autonomie limitée mais grands espoirs

    Lors du premier test, qui s'est déroulé en Espagne, l'appareil a décollé sur la puissance de son moteur alimenté par la batterie lithium-ion et grimpé jusqu'à l'altitude de 1.000 mètres. Le pilote a ensuite commuté l'alimentation électrique sur la pile à combustible fonctionnant à l'hydrogène. L'avion a volé ainsi environ 20 minutes en palier à 100 km/heure sur cette seule source d'énergie.

    John Tracy, lors d'une conférence de presse, insiste à la fois sur la portée historique de cet événement et sur les promesses « d'un futur plus vert » porté par cette nouvelle technologie, qui présente l'avantage de fonctionner sans émettre la moindre pollution.

    « Alors que Boeing n'envisage pas l'utilisation de piles à combustible pour assurer la fourniture d'énergie principale à des avions de ligne commerciaux, cette démonstration ouvre la voie et prépare le terrain pour une applicationapplication potentielle à de plus petits véhicules », promet Francisco Escarti, à la tête du centre de recherches à Ocaña (Espagne).


    Vidéo promotionnelle diffusée par Boeing sur cet événement.

    Les chercheurs envisagent également l'application de piles à combustible pour remplacer certains générateursgénérateurs électriques de bord et estiment que cette technologie devrait être suffisamment aboutie à l'horizon 2010-2015 pour embarquer dans les avions commerciaux. Mais les experts notent que les obstacles technologiques à résoudre sont encore nombreux avant de passer à une utilisation commerciale, aussi bien dans les domaines du transport, du stockage que de la production et de la distribution de l'hydrogène, qui pourrait devenir une des sources d'énergie principales de l'après-pétrolepétrole.