Vulcan, le futur lanceur de l'entreprise américaine ULA (United Launch Alliance), devrait être partiellement réutilisable et, surtout, utiliser des moteurs états-uniens : une première pour l'entreprise. Le BE-4 de Blue Origin et l'AR-1 de Aerojet Rocketdyne sont les deux moteurs en lice pour propulser l'étage principal. La décision sera connue en 2016.

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    Le moteur BE-4 de Blue Origin pourrait équiper le premier étage du prochain lanceur d'ULA, Vulcan. À l'image, un essai de moteur BE-3 qui équipe le New Shepard. © Blue Origin

    Le moteur BE-4 de Blue Origin pourrait équiper le premier étage du prochain lanceur d'ULA, Vulcan. À l'image, un essai de moteur BE-3 qui équipe le New Shepard. © Blue Origin

    Si, de son côté, SpaceXSpaceX utilise son propre moteur lors des lancements, la coentreprisecoentreprise américaine ULA - créée entre Boeing et Lockheed Martin -, se sert quant à elle des moteurs russes RD-180 pour propulser certains lanceurs de la famille Atlas qu'elle exploite. Or, depuis que les États-Unis se sont invités dans la crise ukrainienne, leurs relations avec la Russie se sont considérablement dégradées. La coopération spatialecoopération spatiale n'échappe pas à cette situation. Si tous les ponts n'ont évidemment pas été coupés, notamment ceux de la protection de la Terre, de l'utilisation de la Station spatialeStation spatiale et de la rotation des équipages, l'importation de technologies russes est dans le viseur des autorités américaines.

    Dans ce contexte, le gouvernement des États-Unis, contre l'avis du Pentagone, a renoncé à importer des moteurs RD-180, fabriqués par le groupe russe Energomash. Celui-ci est pourtant utilisé avec succès par les lanceurs de la famille Atlas, exploitée par ULA.

    Le moteur BE-4 de Blue Origin en cours de développement. S'il est choisi par ULA, deux BE-4 seront nécessaires pour propulser l'étage principal du Vulcan. © Blue Origin

    Le moteur BE-4 de Blue Origin en cours de développement. S'il est choisi par ULA, deux BE-4 seront nécessaires pour propulser l'étage principal du Vulcan. © Blue Origin

    Pour s'affranchir de cette dépendance et faire face à la montée en puissance de SpaceX qui peut désormais prétendre lancer des satellites militaires américains, un marché qu'elle détenait jusqu'alors exclusivement, ULA développe un nouveau lanceur, partiellement réutilisable. VulcanVulcan, c'est son nom, entrera en service à l'horizon 2020. Notez qu'à la différence de SpaceX, qui veut récupérer et réutiliser les premiers étages de ses lanceurs (le Falcon 9 et le Falcon Heavy), ULA a choisi de récupérer les seuls moteurs des boosters d'appoint de Vulcan.

    Deux moteurs en compétition et un premier accord

    Pour motoriser l'étage principal du Vulcan, ULA a signé un accord pour adapter le moteur BE-4 de Blue Origin au lanceur. Ce partenariat ne signifie pas pour autant que ce moteur sera effectivement utilisé pour propulser le premier étage du Vulcan. Le moteur AR-1 de Aerojet Rocketdyne est également envisagé pour une utilisation sur le futur lanceur. Une décision finale sur le choix du moteur sera faite avant la fin de l'année 2016.

    Le moteur BE-4 de Blue Origin fonctionne au gaz naturel liquéfiégaz naturel liquéfié et à l'oxygène liquide. Il délivre une poussée de plus de 226 tonnes au niveau de la mer et a réalisé à ce jour une soixantaine d'essais sur banc test. Il devrait être qualifié en 2017 et donc prêt pour un premier vol avec le Vulcan en 2019. Cependant, sa certificationcertification ne sera pas simple à obtenir. Il faut savoir que le Vulcan pourrait également succéder à l'Atlas V que Boeing prévoit d'utiliser pour le lancement de son véhicule spatial habité, récemment baptisé Starliner (CST-100)Starliner (CST-100).

    Cet accord permettra à l'entreprise Blue Origin, également engagée dans le tourisme spatial avec son New Shepard, d'instaurer un partenariat technique entre ses ingénieurs et ceux d'ULA qui aura des retombées sur ses autres programmes spatiaux.