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    Le premier effet des déchetsdéchets plastiqueplastique est un impact visuel : déchets échoués sur les bords des rivières, des plages, amas d'objets flottants en mer... Mais certains effets moins directement évidents sont aussi plus sévères.

    Les filets dits « fantômes », abandonnés ou perdus accidentellement, très résistants, sont une cause de mortalité importante chez les animaux ; les associations estiment à 100.000 le nombre de mammifèresmammifères marins et à un million celui des oiseaux qui meurent par étranglement ou étouffement dans ces pièges à travers le monde chaque année.

    L'ingestion de déchets plastique par les animaux

    L'ingestion de déchets plastique est une autre cause de mortalité, qui affecte environ 660 espècesespèces. Les oiseaux de mer piquent les morceaux de plastique flottants, et les tortuestortues les confondent avec des médusesméduses.

    Quels sont les effets du plastique sur les animaux et l'environnement ? Ici, filets pris dans les récifs coralliens. © Dwayne Meadows, NOAA/NMFS/OPR, CC by-nc 2.0

    Quels sont les effets du plastique sur les animaux et l'environnement ? Ici, filets pris dans les récifs coralliens. © Dwayne Meadows, NOAA/NMFS/OPR, CC by-nc 2.0

    Les grands cétacés à fanonsfanons filtrent l'eau de mer, ingérant d'importantes quantités de microplastiquesmicroplastiques. Les mollusquesmollusques, telles les moules, filtrent des m3 d'eau contenant des microparticules. Des microdéchets peuvent être ingérés également par le planctonplancton, les invertébrésinvertébrés ou les poissonspoissons de petites tailles. Le taux d'ingestioningestion reste cependant très anecdotique pour les espèces consommées (moins de 0,01 % des poissons commerciaux) et on n'en retrouve pas trace dans nos assiettes. Car si les microdéchets peuvent bloquer les systèmes digestifs et respiratoires de certains individus, ils ne sont pas digérés du fait de l'absence d'équipement enzymatiqueenzymatique adapté.

    Tortue tartaruga morte, prise dans les filets dérivants. © Salvatore Barbera, CC by-nc 2.0

    Tortue tartaruga morte, prise dans les filets dérivants. © Salvatore Barbera, CC by-nc 2.0

    En raison de leurs composants (plastifiants, additifs) et du possible rejet de contaminants adsorbés, les plastiques sont suspectés par ailleurs d'être une source de contaminationcontamination des eaux. Mais en réalité, les concentrations mesurées sont trop faibles pour que les substances relarguées lors de leur dégradation constituent un risque important de toxicitétoxicité. Le taux de contaminants chimiques (PCB, pesticidespesticides...) reste limité, mais plus dangereux pour les organismes marins filtreurs qui les accumulent.

    Poussin albatros nichant au milieu d'objets en plastique. © Forest & Kim Starr, CC by-nc 3.0

    Poussin albatros nichant au milieu d'objets en plastique. © Forest & Kim Starr, CC by-nc 3.0

    Le transport d'espèces invasives via le plastique

    Pour François Galgani (Ifremer), le vrai danger est l'altération de l'équilibre des écosystèmesécosystèmes engendrée par le transport d'espèces invasivesespèces invasives sur de longues distances. « Comment ne pas considérer comme un problème majeur l'arrivée de 54 espèces nouvelles sur les côtes du Canada, fixées sur des débris de grosse taille, ayant circulé des mois dans le Pacifique Nord après le tsunamitsunami de 2011 au Japon ? » (Galgani F., Poitou I., Colasse L., Une mer propre, mission impossible ? 70 clés pour comprendre les déchets en mer, Éditions Quae, 2013). Certains déchets sont en effet d'efficaces supports flottants pour des bactériesbactéries (certaines pathogènespathogènes pour les organismes marins comme pour l'Homme, les vibrions par exemple), des unicellulaires ou des invertébrés, vers, insectesinsectes... capables de s'acclimater dans une zone autre que leur biotopebiotope d'origine, notamment en relation avec le changement climatiquechangement climatique.

    <em>Halobates sericeus</em>. © SEM-UBC, CC by-nc 3.0

    Halobates sericeus. © SEM-UBC, CC by-nc 3.0

    La découverte de l'insecte Halobates sericeus vivant sur des plastiques flottants dans le Pacifique en est une parfaite illustration. Une étude réalisée en 2005 a démontré que la propagation des espèces dans les eaux subtropicales a quasiment doublé du fait des débris. Elle a triplé dans les eaux tempérées (Galgani F., Poitou I., Colasse L., Une mer propre, mission impossible ? 70 clés pour comprendre les déchets en mer, Éditions Quae, 2013).

    Algues ayant colonisé un fragment de microplastique. © F Galgani, J.H. Hecq, CC by-nc 3.0

    Algues ayant colonisé un fragment de microplastique. © F Galgani, J.H. Hecq, CC by-nc 3.0

    Peu d'études ont été menées sur ce thème, mais le risque est bien là, avec ses conséquences environnementales, sanitaires et économiques (alguesalgues invasives, bactéries dans les zones ostréicoles ou de pisciculturepisciculture...).