Après sept mois en mer, l'expédition Tara Méditerranée se termine sur un « constat édifiant » : celui d'une pollution préoccupante par les déchets de matières plastiques. L'analyse des résultats des milliers de prélèvements effectués ne fait que commencer mais les scientifiques qui ont travaillé à bord ont déjà conclu que les concentrations sont importantes dans toutes les régions de Mare nostrum et qu'elles sont les plus élevées du monde. « À chaque relevé de filet, il y avait du plastique. »

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    La goélette Tara est arrivée à Lorient, son port d'attache, après une étude des micro-déchets de matières plastiques en Méditerranée. © F. Latreille, Tara expéditions

    La goélette Tara est arrivée à Lorient, son port d'attache, après une étude des micro-déchets de matières plastiques en Méditerranée. © F. Latreille, Tara expéditions

    C'était le premier jour de la semaine européenne de réduction des déchets : un millier de personnes étaient présentes à l'arrivée de la goélette Tara à son port d'attache, parmi lesquelles la ministre de l'écologie, Ségolène Royal. L'objectif de l'expédition Tara Méditerranée était de récolter des échantillons avec des filets spéciaux, au large, mais aussi près des côtes, au niveau des embouchures des rivières. Les plastiques ainsi récupérés seront ensuite analysés, pour des résultats attendus au printemps 2015.

    Tara Méditerranée a fait escale dans 13 pays et parcouru 8.000 miles nautiques, soit 15.000 km. 2.300 échantillons de moins de 5 cm ont été prélevés. Avant même la publication des résultats, Tara expéditionsTara expéditions parle déjà de constats « édifiants ». D'après Gaby Gorsky et Maria Luiza Pedrotti, tous deux chercheurs au CNRS, « des fragments de plastique ont été trouvés à chaque relevé de filet et cela de l'ouest à l'est de la Méditerranée. Avec une concentration de plastique plus importante observée devant les grandes villes mais également avec des concentrations non négligeables en haute mer ».

    Parce qu'il s'agit d'une mer plutôt petite, quasiment fermée et très touristique, la mer Méditerranée présente un risque de pollution aux plastiques important, comme l'explique François Galgani, chercheur à l'Ifremer : « la mer Méditerranée connaît, en moyenne, les densités de plastiques les plus importantes au monde : 250 milliards de micro-plastiques en Méditerranée ».

    L'analyse de ces échantillons débutera en décembre et les résultats commenceront à être diffusés au printemps 2015. On sait que ces minuscules fragments de matières plastiquesmatières plastiques sont ingérés par les petits animaux du plancton (les larves de poissons, de crustacéscrustacés et de mollusquesmollusques par exemple) et qu'ils s'accumulent ensuite dans la chaîne alimentairechaîne alimentaire.