En Inde, la mousson d’été a commencé à s’activer dans le sud du pays le 1er juin 2013. Elle s’est propagée à une vitesse jamais égalée vers le nord du pays, où elle ravage actuellement l’Uttarakhand. D’une violence sans précédent par endroits, cette mousson devient la plus grave catastrophe naturelle de l’année.

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    L'Inde connaît actuellement la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l'année 2013. La mousson est arrivée dans le sud du pays le 1er juin, mais s'est très vite déplacée au nord du pays, où elle dévaste l'État de l'Uttarakhand. Le bilan humain est lourd, et encore provisoire. Près d'un millier de morts sont confirmés, mais au moins 5.000 personnes sont encore portées disparues.


    Les inondations dans l’État de l'Uttarakhand, en Inde, ici le 17 juin 2013, ont détruit nombre de villages. © TheJustClickHERE2, YouTube

    Entre le 1er et le 21 juin, cette région a reçu 329 % de précipitations par rapport à la normale pour la période. Les terres situées au pied des glaciers ont donc subi plus du triple destriple des pluies habituelles. Plus précisément, entre le 13 et le 19 juin, l'activité de la mousson était incroyablement intense, avec 847 % de pluies par rapport à la moyenne. Par endroits, entre le 11 et 17 juin, il est tombé plus de 500 mm d'eau. Dans la ville principale, Dehradun, il a plu 370 mm d'eau en moins de 24 heures. À titre indicatif, durant les intempéries du Sud-Ouest dans les Pyrénées, il a plu en cumulé jusqu'à 130 mm d'eau.

    Dehradun n'avait jamais connu des pluies aussi importantes. C'est un triste record, qui a entraîné des glissements de terrain massifs. Nombre de villages au pied des glaciers sont détruits, isolées du reste du pays ou ensevelis sous les eaux. À Kedarnath (nord de l'Uttarakhand), un violent glissement de terrain a frappé un sanctuaire hindou. À cette époque de l'année, ce site de pèlerinage important regorge de visiteurs sur les quatre lieux saints de Badrinath, Gangotri, Kedarnath et Yamnotri. Les fortes précipitations ont provoqué l'effondrementeffondrement de la montagne, et une rivière de débris a endommagé la ville.

    La mousson d'été est arrivée dans le sud de l'Inde par le sud le 1<sup>er</sup> juin, et s'est répandue vers le nord beaucoup plus rapidement que d'habitude, atteignant le Pakistan avec un mois d'avance. Les contours verts pleins indiquent la progression de la mousson d'été en 2013 (chaque contour est marqué avec une date). On peut comparer la progression rapide de cette année avec à une progression « normale », représentée par les pointillés rouges (également marqués avec des dates). © <em>India Meteorological Department</em>

    La mousson d'été est arrivée dans le sud de l'Inde par le sud le 1er juin, et s'est répandue vers le nord beaucoup plus rapidement que d'habitude, atteignant le Pakistan avec un mois d'avance. Les contours verts pleins indiquent la progression de la mousson d'été en 2013 (chaque contour est marqué avec une date). On peut comparer la progression rapide de cette année avec à une progression « normale », représentée par les pointillés rouges (également marqués avec des dates). © India Meteorological Department

    Paradoxe de la mousson

    La mousson asiatique actuelle est la plus rapide jamais enregistrée. Le dernier record date de 1961, quand, le 21 juin, toute l'Inde était sous les eaux. Cette année, elle s'est activée au sud de l'Inde le 1er juin 2013, ce qui est tout à fait habituel. Toutefois, elle s'est très vite déplacée vers le nord-ouest, pour atteindre le Pakistan le 16 juin 2013, soit un mois plus tôt que la normale. Ces derniers jours, l'État de l'Uttarakhand connaît une accalmie, la mousson est active principalement dans le sud-ouest de l'Inde. Mais les pluies intenses devraient reprendre.

    L'Asie du Sud et du Sud-Est est la région du monde où les moussons se manifestent le plus fortement. En été, la température du continent est très élevée, et l'airair monte. Cela provoque une dépression, compensée par des appels d'air en provenance de la basse troposphèretroposphère chaude et humide surplombant l'océan Indien. À la rencontre des côtes, cet air s'élève, se détend, se refroidit et se condense. Les nuages apparaissent et les précipitations suivent. Le phénomène est violent, et aura engendré entre 1900 et 2012, la mort de plus de 60.000 personnes, soit environ 500 décès par an. Si la mousson est aléatoire et meurtrière, elle fournit aussi 80 % des précipitations annuellesannuelles de l'Inde, où 70 % des emplois dépendent de l'agricultureagriculture.