Si le réchauffement climatique continue sans faiblir, la Terre pourrait bien connaître une vague d'extinction d'espèces plus haute que prévu. Si l'on en croit une étude récente parue dans le journal Conservation Biology, le réchauffement représente l'une des plus grandes menaces pesant sur la biodiversité, détrônant même la déforestation dans certaines régions du monde.

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    Les principaux Hotspots dans le monde <br />(Crédits : Conservation International)

    Les principaux Hotspots dans le monde
    (Crédits : Conservation International)

    L'étude s'appuie sur des travaux antérieurs, publiés en 2004 dans la revue Nature, et qui avaient donné lieu à une forte controverse. Des chercheurs y soutenaient que, d'ici 2050, le quart des espèces pourrait disparaître à cause du réchauffement climatique. L'équipe a repris l'étude là où elle s'était arrêtée, en tenant compte des critiques et des suggestions soulevées par la précédente analyse.

    Aussi, à l'aide d'un modèle de végétation, les chercheurs ont évalué l'impact du changement climatique sur la biodiversité à grande échelle, sans se focaliser sur quelques espèces. Ils ont étudié en particulier son effet sur 25 des 34 Hotspots de biodiversité, ces zones géographiques qui présentent une faune et une flore très riches et comptent de nombreuses espèces endémiquesendémiques. Ces Hotpsots ne couvrent que 1,4 % de la surface de la TerreTerre, mais n'en concentrent pas moins 44 % des espèces de vertébrésvertébrés, ainsi que 35 % des plantes connues. Ils sont donc de très bons indicateurs de l'influence que pourrait exercer un accroissement significatif du taux de dioxyde de carbonedioxyde de carbone dans l'atmosphèreatmosphère.

    Dans le scénario le plus dramatique, qui verrait le taux de CO2 atteindre le double de sa valeur actuelle, le modèle prévoit la disparition de 56.000 espèces de plantes et de 3.700 espèces de vertébérés...

    « Les Hotspots sont des refuges essentiels pour les espèces endémiques. Si ces régions ne sont plus habitables, à cause du changement climatique, nous détruirons les derniers sanctuaires où ces espèces peuvent se retrancher », explique Lee Hannah, co-auteur de l'article paru dans le journal Conservation Biology.

    Et d'ajouter que les Hotspots sont des zones particulièrement vulnérables, car les espèces qui y vivent ont peu - ou pas - d'options de migration. Il nous revient donc la responsabilité de les protéger, en endiguant le réchauffement climatique.

    La disparition des espèces pourrait donc suivre un rythme plus soutenu que prévu. Surtout si l'on tient compte de l'avis du biologiste Marcel Cardillo, de l'Imperial College, qui publiait il y a peu des travaux dans les Proceedings of the National Academy of Sciences attirant l'attention des conservateurs sur la probable disparition future, et soudaine, des mammifères