Selon une étude parue aujourd'hui dans la revue Nature, la couche d'ozone s'est stabilisée ou s'est légèrement reconstituée au cours des dix dernières années. L'éradication des CFC – Chlorofluorocarbures – consentie par 180 pays en 1987 aurait porté ses fruits, mais la régénération serait également due à des facteurs naturels. En tout cas les chercheurs estiment que, d'ici la fin du siècle, il y a peu de chances que la couche d'ozone retrouve le niveau qu'elle présentait avant 1980.

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    L'influence du réchauffement climatique sur la circulation de Walker(Courtesy of Nature)

    L'influence du réchauffement climatique sur la circulation de Walker(Courtesy of Nature)

    Sur les dix dernières années, et aux quatre coins du globe, le niveau de la couche d'ozone s'est stabilisé ou a crû <br />(Crédits : www.jpl.nasa.gov)

    Sur les dix dernières années, et aux quatre coins du globe, le niveau de la couche d'ozone s'est stabilisé ou a crû
    (Crédits : www.jpl.nasa.gov)

    Des facteurs humains et environnementaux

    Après la découverte d'un trou dans la couche d'ozone, localisé au-dessus de l'Antarctique, 180 pays avaient accepté de ratifier le protocole de Montréal, visant à bannir l'utilisation des produits chimiques nocifs pour l'ozone. Dans un article en couverture de la revue Nature, Elisabeth Weatherhead (Université de Boulder) et Bech Andersen (Institut danois de météorologie) annoncent que, au cours des dix dernières années, le niveau de la couche d'ozone s'est stabilisé ou a crû tout autour du globe. Cette étude s'appuie d'une part sur les données de stations au sol et de satellites de la NASANASA et du NOAANOAA, d'autre part sur les résultats de 14 modèles développés à travers le monde.

    Selon eux, le protocole de Montréal et la lutte contre les dérivés chlorés et fluorés largement utilisés par les réfrigérateurs, les bombes aérosols et le nettoyage industriel, ont joué un rôle significatif dans l'arrêt de la destruction de la couche d'ozone et sa lente reconstruction. Mais des facteurs naturels seraient également en cause, comme les variations de la température de l'airair, l'absence d'éruptions volcaniqueséruptions volcaniques majeures comme celle du Mont Pinatubo aux Philippines en 1993, et l'influence du cycle solaire de onze ans.

    Préparation de ballons stratosphériques du CNES pour mesurer l'ozone au-dessus de l'Antarctique <br />(Crédits : CNES)

    Préparation de ballons stratosphériques du CNES pour mesurer l'ozone au-dessus de l'Antarctique
    (Crédits : CNES)

    Une régénération particulièrement lente

    Cependant, les auteurs précisent que la couche d'ozone n'est pas encore sauvée, car « dans les cinquante prochaines années, les CFCCFC ne seront pas les paramètres prédominants ». « Nous pensons que ce seront plutôt les gaz à effet de serregaz à effet de serre, le N20 et le méthane qui influenceront le plus la couche d'ozone. »

    Ainsi, le réchauffement climatiqueréchauffement climatique et les changements dans la dynamique atmosphérique risquent de freiner la régénération et, s'il l'est un jour, le niveau d'ozone présent dans l'atmosphèreatmosphère avant 1980 ne sera sûrement pas atteint avant le siècle prochain...

    La circulation de Walker essoufflée par le réchauffement

    Dans un autre article de Nature, dont le lien figure ci-dessous, des chercheurs annoncent que les ventsvents qui traversent l'océan Pacifique entre l'Amérique et l'Asie du Sud faiblissent. Ces courants, qui font partie de la circulation de Walkercirculation de Walker, se sont essoufflés de plus de 3% depuis le milieu du XIXième siècle, et pourraient décliner de 10 % d'ici la fin du XXIième siècle. A l'origine de cette perturbation, le réchauffement climatique.

    Dans quelle mesure le réchauffement peut-il freiner les vents ? En faisant augmenter le taux d'évaporation dans l'océan plus rapidement que le taux de précipitationsprécipitations. Par exemple, dans le cas de la circulation de Walker, l'eau s'évapore à l'est du Pacifique et, poussée par les vents, elle traverse l'océan jusqu'en Asie du Sud, où elle gagne en hauteur et retombe sous forme de pluie. Un échauffement de la surface de l'océan induit une évaporation plus importante que les précipitations ne peuvent pas suivre. Aussi, l'air humide stagne et, par suite, les vents faiblissent.

    Selon les chercheurs, la variation de la circulation de Walker, qui joue un rôle important dans la moussonmousson, pourrait à la fois engendrer des sécheressessécheresses en Indonésie et faire diminuer la population de poissonspoissons au Chili.