Lorsqu'un défi technique s'impose à eux, comme soulever une charge ou percer un trou dans un matériau, les hommes et les animaux n'abordent pas toujours le problème de la même façon. Si les hommes s'inspirent depuis fort longtemps de la nature pour développer leurs technologies, ils utilisent souvent beaucoup plus d'énergie que les animaux pour accomplir une même tâche. Et si ces derniers nous apprenaient à être moins dépensiers ?

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    Le professeur Julian Vincent, directeur du Centre de la Biomimétique et des Technologies Naturelles (Crédits : Université de Bath)

    Le professeur Julian Vincent, directeur du Centre de la Biomimétique et des Technologies Naturelles (Crédits : Université de Bath)

    Le marteau développé par l'homme et le martelage du pivert : Deux techniques bien disctinctes <br />(Crédits : www2.ac-lyon.fr/Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Le marteau développé par l'homme et le martelage du pivert : Deux techniques bien disctinctes
    (Crédits : www2.ac-lyon.fr/Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Face à un même défi, les hommes et les animaux réagissent différemment

    Selon des chercheurs de l'université de Bath, seules 5 % des technologies humaines utilisent l'énergieénergie de la même façon que les animaux pour accomplir des tâches données. Les bricoleurs le savent bien : un coup de marteau est très efficace, mais manipuler un outil aussi lourd demande une grande dépense d'énergie. Le pivert, quant à lui, frappe à grande vitessevitesse avec son bec, qu'il utilise comme un fouet. Deux façons d'opérer bien distinctes, mais qui aboutissent finalement au même résultat.

    Le Centre de la BiomimétiqueBiomimétique et des Technologies Naturelles de l'Université de Bath s'emploie à imiter les animaux pour développer de nouvelles techniques. Et ce, dans une optique bien spécifique : s'inspirer de la nature pour économiser de l'énergie. Etant donnée la demande croissante de gain en efficacité et de réduction de la pollution, les systèmes biomimétiques pourraient bientôt être à l'honneur.

    Copier la nature pour moins dépenser d'énergie

    Actuellement, les chercheurs du Centre de la Biomimétique et des Technologies Naturelles étudient des blattes évoluant dans le désertdésert ainsi que des guêpes, pour développer respectivement de nouvelles techniques de déshumidification et d'endoscopie.

    « L'évolution a façonné les animaux, les insectesinsectes et les plantes, de manière à mettre au point des techniques très efficaces, permettant d'accomplir de véritables prouesses techniques », explique le professeur Julian Vincent, directeur du centre. « De la blatte qui glane l'eau du désert à la guêpe qui creuse des trous dans un arbrearbre, la nature a développé une myriademyriade de moyens permettant de résoudre des problèmes. Une meilleure compréhension de la façon dont elle définit et vient à bout des difficultés nous permettra de concevoir de nouvelles technologies, à même de réduire significativement nos dépenses d'énergie. »

    Et le professeur Vincent d'ajouter que, s'il est vrai que nos techniques sont similaires à celles utilisées par les animaux, nous ne les employons pas assez intelligemment. En tout cas, à l'image de l'araignéearaignée qui peut tisser une soie nettement plus résistante que l'acier, et ce sans température élevée, il semblerait bien que la nature nous montre depuis longtemps comment optimiser nos dépenses d'énergie...