Des armes ? Des coutumes ? Que nenni ! Les fabliaux du Moyen Âge sont une forme littéraire très répandue, particulièrement entre le XIIe et le XIVe siècle. Ce genre médiéval a d'ailleurs influencé Molière, Rabelais ou encore La Fontaine. Mais alors, qu'est précisément un fabliau ?

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    Le terme de « fabliau » est une forme picarde issue du latin fabula, qui signifie « petit récit ». Anonymes pour la plupart, les fabliaux sont souvent l’œuvre des ménestrels, ces musiciens du Moyen Âge et chanteurs ambulants. Le poète Rutebeuf — qui inspire encore nos artistes contemporains — ou Jean de Condé en ont aussi écrit. Généralement courts (quelques centaines de vers octosyllabiques) et destinés à faire rire, les fabliaux mettent en scène les personnages qui composent la société médiévale (prêtres, chevaliers, bourgeois, jongleurs, mendiants, filles de joie...). 

    Des textes souvent moralisateurs

    La plupart des fabliaux reposent sur une méprise et des histoires grivoises. Parmi les thèmes de prédilection des auteurs : la tromperie, la lubricité, l’avarice, la couardise... Il y a le paysan ou le bourgeois naïf, l’ecclésiastique gourmand, voire cupide, le voleur sympathique... Retournements de situation et rebondissements sont au service de la narration.

    La liberté de ton du fabliau l’oppose au roman courtois. Certains fabliaux ont cependant une portée moralisatrice. S’ils commencent souvent par une narration introductive, ils terminent effectivement par une morale. Pour appuyer le comique, les conteurs usent de mots, de gestes, de situations ou encore de caractères humoristiques. 

    Le plus ancien fabliau est Le Conte de Richeut (1160). Molière a écrit Le Médecin malgré lui en s’inspirant du Vilain mire. Parmi les autres fabliaux célèbres, on peut citer Le curé qui mangea des mûres, Le chevalier au barisel, Les trois aveugles de Compiègne et Le Cuvier

    Près de 150 fabliaux du Moyen Âge ont été conservés. Ils sont pour l’essentiel datés du XIIIe siècle.