Les puces suçaient également le sang des dinosaures et elles étaient adaptées à la taille de leurs hôtes : des fossiles mesurant 2 cm ont en effet été retrouvés dans des couches du Jurassique moyen, correspondant à environ -165 millions d'années.

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    Les puces sont des insectes qui ont perdu leurs ailes secondairement. © Huang et al. 2012, Nature

    Les puces sont des insectes qui ont perdu leurs ailes secondairement. © Huang et al. 2012, Nature

    Une équipe internationale d'entomologistesentomologistes dirigée par André Nel du laboratoire Origine, structure et évolution de la biodiversité (Oseb) vient de mettre au jour dans les provinces chinoises de Mongolie intérieure et du Liaoning de nouveaux fossiles de « puces » datant du Jurassique moyen et du Crétacé inférieur (environ -165 et -125 millions d'années respectivement). 

    Les puces appartiennent à l'une des principales lignées d'insectes ectoparasites, elles sont très spécialisées pour se nourrir du sang d'oiseaux ou de mammifères. Les fossilesfossiles découverts jusqu'à maintenant apportaient peu d'informations et étaient confinés à des représentants cénozoïquescénozoïques de familles modernes (de -65 millions d'années à nos jours). En revanche, concernant les périodes antérieures, les données manquaient.

    Des fossiles de puces mesurant 2 cm !

    La découverte en Chine de ces nouveaux insectes fossiles a révélé l'existence de « puces » de grande taille - jusqu'à 2 cm, alors que les puces modernes ne font que 5 mm au plus - dotées d'adaptations morphologiques pour transpercer la peau de leurs hôtes et s'y accrocher, similaires à celles des puces actuelles. Cela suggère que ces organismes vivaient sur des animaux possédant des structures ressemblant à des plumes ou des poils. Ces résultats sont présentés dans la revue Nature.

    Cette puce géante a été retrouvée dans des couches du Crétacé inférieur, dans la commune de Huangbanjigou, en Chine. © Huang <em>et al.</em> 2012, <em>Nature</em>

    Cette puce géante a été retrouvée dans des couches du Crétacé inférieur, dans la commune de Huangbanjigou, en Chine. © Huang et al. 2012, Nature

    La présence, bien établie, de plumes sur certains dinosaures théropodesthéropodes qui ont dominé la faunefaune durant l'ère mésozoïquemésozoïque, a constitué une niche écologique et un habitat favorable au transport de parasitesparasites, ainsi qu'à leur évolution. D'un point de vue phylogénétiquephylogénétique, ces insectes sont très proches des insectes mécoptères (mouches scorpions) et des siphonaptères (puces), lignées qui subsistent encore de nos jours.

    Lien entre puces et mouches scorpions confirmés

    Cette découverte éclaire d'un jour nouveau l'origine de ces insectes parasites et confirme qu'ils étaient déjà présents au Jurassique. Ces fossiles constituent aussi l'une des preuves de l'ancienneté de l'ectoparasitisme, une interaction biologique complexe entre organismes.

    Par ailleurs, ils apportent de nouvelles informations sur les formes intermédiaires entre les mécoptères mésozoïques et les lignées actuelles de siphonaptères. En effet, cette transition avait été soupçonnée récemment grâce à des études moléculaires et contredisait ainsi l'hypothèse de liens de parenté directs entre puces et diptèresdiptères (mouches). Apparemment, ces puces mésozoïques étaient relativement diversifiées puisque trois espècesespèces différentes sont décrites par les chercheurs.