Grâce à de la microscopie très puissante, le phénomène de rejet de greffe a pu être filmé à l’échelle cellulaire chez la souris. Les vidéos obtenues ont pu mettre en évidence l’importance du rôle des cellules du receveur et permettent d’imaginer de nouvelles thérapies antirejet.

au sommaire


    Les cellules du receveur participent activement au rejet du greffon. © Philippe Bousso, Institut Pasteur

    Les cellules du receveur participent activement au rejet du greffon. © Philippe Bousso, Institut Pasteur

    Une équipe d'immunologistes de l'Institut Pasteur et de l'Inserm viennent d'observer, grâce à un microscopemicroscope très puissant, le ballet effectué par les cellules immunitaires lors d'un rejet de greffon. Les images qui ont été ainsi filmées permettent de mieux comprendre l'action du système immunitaire dans cette réaction de l'organisme. Une source d'espoir pour demain, mieux lutter contre le rejet des greffons.

    Toute greffe d'organe présente des risques importants. Notamment celui d'un rejet de l'organe étranger par l'organisme du receveur. « Le processus de rejet (...) résulte de l'attaque du greffon par le système immunitaire du receveur », expliquent les auteurs de l'article paru dans la revue Nature Medicine. Et malgré les traitements immunosuppresseurs administrés au patient, le système immunitaire de celui-ci réussit encore dans de nombreux cas à passer outre et à rejeter le greffon.


    Les cellules du receveur (en jaune) infiltrent la greffe, capturent des morceaux du greffon et les transportent vers les ganglions, où ils vont activer les lymphocytes tueurs. © Philippe Bousso, Institut Pasteur, Inserm/YouTube

    Le rejet est stimulé en permanence

    L'équipe de Philippe Bousso et Suzanna Celli a tenté de comprendre le pourquoi de ce phénomène. Grâce à une technologie de microscopie très puissante (la microscopie biphotonique), ils ont filmé le processus cellulaire de rejet d'une greffe de peau chez une souris. Les quinze séquences filmées, d'une duréedurée comprise entre 5 et 10 secondes chacune, « révèlent que les cellules du receveur participent au phénomène de rejet. Elles capturent des morceaux - antigènesantigènes - du greffon en les convoyant jusqu'aux cellules tueuses du système immunitaire du receveur ». Le phénomène de rejet est donc stimulé en permanence, jusqu'au rejet total du greffon.

    Quelles perspectives pour cette recherche ? Elles pourraient être spectaculaires. Cette découverte pourrait déboucher sur la mise au point de « traitements fondés sur le blocage du flux aller-retour de ces cellules », concluent en effet les auteurs.