Alors que les essais de vaccins contre le paludisme sont encourageants, une équipe de chercheurs a découvert un récepteur unique, emprunté par toutes les souches du parasite Plasmodium falciparum. En bloquant cette porte d'entrée, il serait possible de stopper la contagion sanguine de la maladie, une bonne piste pour la mise au point d'un vaccin efficace.

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    Encore un pas vers la mise en place d'un vaccin antipaludisme. © Lukiyanova Natalia/frenta/shutterstock.com

    Encore un pas vers la mise en place d'un vaccin antipaludisme. © Lukiyanova Natalia/frenta/shutterstock.com

    La découverte d'une porteporte d'entrée unique par laquelle doivent passer les agents du paludisme (qui se transmet par un moustique vecteur) pour envahir les globules rouges humains offre un nouvel angle d'attaque prometteur pour la mise au point d'un vaccin efficace, selon les chercheurs.

    Ce mécanisme d'entrée essentiel est commun à toutes les souches du parasiteparasite le plus mortel, Plasmodium falciparum, notent les chercheurs dans la revue scientifique britannique Nature. Par conséquent, un futur vaccin pourrait en théorie être efficace contre l'ensemble de ces souches, expliquent-ils.

    Une nouvelle compréhension du processus d'invasion parasitaire

    Ces résultats, « inattendus », ont complètement modifié la façon dont ils voyaient le processus d'invasion parasitaire, selon Gavin WrightWright de l'Institut Sanger (Cambridge, Royaume-Uni), coauteur de l'étude.

    Jusqu'à présent, on pensait que le parasite P. falciparum avait plusieurs options pour percer les défenses de cellules sanguines. Mais selon le Dr Wright et ses collègues (Sénégal, Japon, États-Unis), l'interaction entre une moléculemolécule spécifique du parasite, appelée ligandligand PfRH5, et un récepteur du globule rouge, la basigine (BSG), est indispensable à l'invasion. De plus, selon leurs travaux, des anticorps anti-BSG peuvent bloquer l'infestation des cellules sanguines, quelle que soit la souche testée en laboratoire.

    Le paludisme, qui tue encore aujourd'hui 781.000 personnes par an dans le monde, se transmet via un moustique vecteur. © Wikipédia CC
     
    Le paludisme, qui tue encore aujourd'hui 781.000 personnes par an dans le monde, se transmet via un moustique vecteur. © Wikipédia CC

    Paludisme : des avancées encourageantes pour un futur vaccin

    Selon les premiers résultats d'un vaste essai, dévoilés le mois dernier, un candidat-vaccin RTS,S du laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) a permis de réduire de moitié le risque d'infection chez de jeunes Africains.

    Pour le Pr Adrian Hill (Institut Jenner, Oxford), ces résultats sont « encourageants », mais il faudrait pouvoir disposer à l'avenir de vaccins plus efficaces si l'on veut éradiquer un jour la maladie.

    La découverte de ce récepteur unique, qui peut être ciblé pour stopper l'invasion sanguine par le parasite, laisse espérer une solution bien plus efficace, estime-t-il.

    Malgré d'importants progrès ces dernières années (large utilisation de moustiquaires imbibées d'insecticideinsecticide, pulvérisations d'insecticide sur les mursmurs des habitations et accès aux médicaments à base d'artémisinine) la maladie tue encore 781.000 personnes par an, à 85 % des enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne, selon l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS).