Manger de façon équilibrée au lieu d’avaler des sucreries ou du fromage gras pour le dîner semble évident pour conserver une bonne santé. Une étude vient de le prouver et surtout de chiffrer les risques de mortalité associés à chacun des types de régimes… De quoi faire réfléchir !

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    Une alimentation équilibrée pourrait diminuer les risques de mortalité, au moins chez les personnes âgées. © DR

    Une alimentation équilibrée pourrait diminuer les risques de mortalité, au moins chez les personnes âgées. © DR

    Une bonne santé passe par la nourriture, ne serait-ce qu'en consommant moins de viande et plus de fruits et légumes, ou en évitant les pesticidespesticides ou les dérivés de plastiques qui finissent dans nos assiettes et qui perturbent probablement notre organisme. Mais une alimentation saine et équilibrée permet-elle vraiment de vivre mieux et plus longtemps ? La réponse est « oui », d'après une étude menée par des chercheurs du département de Nutrition et de la science des aliments de l'université du Maryland.

    L'étude, qui paraîtra dans le numéro de janvier 2011 de la revue Journal of the American Dietetic Association, a porté sur l'analyse du type de nourriture de 2.500 personnes âgées et sur leur état de santé sur une duréedurée de 10 ans. L'objectif était double : premièrement, tenter de corréler le type d'alimentation et le taux de mortalité de ces personnes sur la durée de l'étude ; deuxièmement, analyser la qualité de vie des participants en fonction de leur mode alimentaire.

    Six types d’alimentation analysés

    Grâce à la description précise de la fréquence de consommation de 108 aliments différents, ces personnes ont été classées en six catégories selon leur alimentation favorite : alimentation saine (374 personnes), produits lactés riches en graisses (332), viande, aliments frits et alcoolalcool (693), céréalescéréales de petit déjeuner (386), céréales raffinées (458) et enfin les gourmands de sucreries et de desserts (339).

    Les fromages, gras par nature, ne sont pas des alliés pour ceux qui souhaitent vivre le plus longtemps possible. © chez-loulou, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Les fromages, gras par nature, ne sont pas des alliés pour ceux qui souhaitent vivre le plus longtemps possible. © chez-loulou, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    L' « alimentation saine » était caractérisée par une prise relativement élevée de produits lactés peu gras, de céréales complètes, de volaille, de poissonpoisson, de légumes, avec une consommation modérée de viande, d'aliments frits, de sucreries, de boissons hautement caloriques et de matièrematière grasse ajoutée. À l'inverse, la catégorie « produits lactés riches en graisses » correspond à une consommation élevée de produits de type crème glacée, fromage, lait entier, yaourts, avec peu d'apport en volaille, en produits lactés pauvres en graisses, en riz et en pâtes.

    Après avoir ajusté les données en fonction de l'âge, du sexe, de l'origine ethnique, de l'éducation, de l'activité physiquephysique pratiquée, du tabagisme et de la prise calorique totale, c'est-à-dire en ne comparant plus que le mode alimentaire, les chercheurs ont obtenu des chiffres plutôt inquiétants... ou positifs selon la catégorie dans laquelle on se place.

    Une élévation des risques de 40 % !

    Malheureusement pour ceux qui aiment particulièrement les crèmes glacées, le mode d'alimentation basé sur les produits lactés riches en graisses est associé à une augmentation du risque de décès au cours des 10 ans de l'étude de 40 % par rapport au groupe « alimentation saine ». Les gros consommateurs de sucreries, de gâteaux ou de beignets ne sont pas mieux lotis : le risque de mourir au cours de la décennie est pour eux 37 % plus élevé.

    En revanche, ceux qui se placent dans les catégories qui aiment les céréales de petit déjeuner ou raffinées peuvent être soulagés : aucune différence significative n'a pu être mise en évidence par rapport au groupe d'alimentation saine. L'alimentation équilibrée serait également associée à une meilleure qualité de vie et ce sur une période plus longue. Lequel des deux paramètres influence l'autre ? L'étude ne le dit pas.

    Ces résultats ne sont pas surprenants en eux-mêmes, mais les chiffres avancés peuvent faire réfléchir. D'autant que la population est maintenant plus en proie aux maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancer,...), souvent liées à l'alimentation, qu'aux maladies infectieuses. Bien que les gènes ne soient pas étrangers à notre longévité, pour l'intérêt de chacun et l'intérêt général (nous devrons vivre en 2030 avec deux fois plus de personnes âgées qu'actuellement), autant essayer de rester en bonne santé en prêtant attention à notre alimentation !