Globalement, les individus en surpoids ont un taux de mortalité inférieur à ceux qui gardent la ligne. C’est contre-intuitif, mais c’est ce qui ressort d’une très vaste étude portant sur près de 3 millions de personnes. Un peu de graisse pourrait donc s’avérer bénéfique. En revanche, les formes d’obésités les plus sévères réduisent fortement l’espérance de vie…

au sommaire


    On le sait bien : à moins que l'on découvre les clés de la vie éternelle, personne n'échappe à la mort. Triste constat. Cependant, l'espérance de vie dépend d'un ensemble de paramètres, génétiques et environnementaux. Ainsi, des études montrent qu'une alimentation saine et en petite quantité ou une activité physique régulière allongent la duréedurée de vie, par exemple.

    Au contraire, on associe souvent le surpoids et l'obésité à de nombreuses pathologies métaboliques et chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'hypertensionhypertension et même des cancers, troubles dont on n'ignore pas la dangerosité sur la santé humaine.

    Pourtant, contrairement à ce que laissent présager les apparences, quelques kilos en trop pourraient s'avérer bénéfiques. C'est du moins ce que montre une vaste étude du National Center for Health Statistics (NCHS) des États-Unis, à partir de l'analyse de données émanant de 97 études comparant les risques de mortalité toutes causes confondues selon l'indice de masse corporelleindice de masse corporelle (IMC).

    Faut-il avoir un peu moins l'angoisse de la balance ? Quelques kilos en trop semblent limiter les risques de mortalité. Pas de complexe à avoir pour les personnes en surpoids ! © idrutu, <a href="http://bit.ly/Kh6tfi" target="_blank">StockFreeImages.com</a>

    Faut-il avoir un peu moins l'angoisse de la balance ? Quelques kilos en trop semblent limiter les risques de mortalité. Pas de complexe à avoir pour les personnes en surpoids ! © idrutu, StockFreeImages.com

    L’excédent modéré de graisse diminue la mortalité

    Ces recherches, regroupées dans le JAMA, englobent 2,88 millions de personnes et plus de 270.000 décès répartis aux États-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, au Mexique, en Inde, en Chine, à Taïwan, au Japon, en Israël et au Brésil. L'échantillonnageéchantillonnage parait donc suffisamment important pour aboutir à des données crédibles.

    Quelles conclusions ? La frange de la population avec un IMC compris entre 25 et 30, considérée en surpoids, a une mortalité inférieure de 6 % par rapport à celle avec un poids normal, avec un IMC compris entre 18,5 et 25. Pour les obésités modérées (IMC entre 30 et 35), leurs chances de survie sont identiques à la tranche saine de la population. En revanche, dès que l'IMC dépasse 35, les risques de mourir augmentent de 29 %.

    L’effet protecteur du surpoids en débat

    Pourquoi les personnes en surpoids ont-elles un taux de survie plus important que les autres ? L'étude ne le détermine pas mais lance des hypothèses. L'une d'elles considère que le léger excédent graisseux constitue une réserve dans laquelle on peut puiser en cas de soucisouci de santé. Les auteurs évoquent également la possibilité que les patients en surpoids se présentent plus tôt à l'hôpital en cas de problème ou bénéficient d'une plus grande probabilité de recevoir le traitement médical optimal.

    Cependant, les biais sont tout à fait possibles. La consommation tabagique, le stress, ou d'autres paramètres n'ont pas été pris en compte. De plus, l'IMC n'est pas un indicateur parfaitement fiable, car il ne renseigne pas sur la composition du corps. Certaines personnes très musculeuses peuvent entrer dans la catégorie du surpoids alors même qu'elles n'ont pas beaucoup de réserves de graisse. 

    Ces résultats intéressants sont donc à prendre avec vigilance. Il faudrait surtout les compléter avec plus de précisions, pour déterminer ce qui préserve effectivement les personnes avec de l'embonpoint. En tout cas, voilà de quoi décomplexer celles et ceux qui trouvent qu'ils ont quelques kilos en trop depuis les fêtes de fin d'année...