Réuni en urgence cet après-midi, le comité d'experts de l'Organisation mondiale de la santé vient de décréter l'état d'alerte 6, maximum, face à la pandémie de grippe A(H1N1), qui touche désormais plus de 27.000 personnes dans 73 pays.

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    Commencée à 10 h 00 TU (12 h 00 en heure française) ce jeudi 11 juin, la réunion du comité d'urgence de l'OMS (Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé) devait décider de la conduite à tenir devant la progression rapide de l'épidémie de grippe A(H1N1)grippe A(H1N1). La maladie affecte désormais, selon le dernier décompte (aujourd'hui), 27.737 personnes, dont 141 sont mortes, dans 73 pays. En deux jours, le nombre de cas a augmenté de 800.

    Les Etats-Unis restent le pays le plus touché mais c'est le Chili qui connaît actuellement la plus forte progression mondiale durant les dernières 24 heures et, en Europe, la palme du jour revient au Royaume-Uni, avec 109 cas supplémentaires, ce qui conduit à un total de 666. A Hong-Kong, les garderies et les écoles primaires sont fermées pour deux semaines après la contamination de douze enfants du niveau secondaire.

    Pas de panique

    Devant cette progression, comme on s'y attendait depuis plusieurs semaines, le comité d'urgence a déclaré le niveau d'alerte 6, signifiant que l'épidémie se répand de manière autonome dans au moins deux continents. Une telle décision n'avait pas été prise depuis 41 ans, lorsque, en 1968, s'est propagée l'épidémie de grippe dite de Hong-Kong, qui a causé un million de morts.

    L'OMS cherche aussi, cependant, à éviter la panique face à une maladie dont la virulence est à peu près celle de la grippe saisonnière. Elle veut à la fois s'assurer que les pays prennent les bonnes mesures pour contrer l'épidémie mais souhaite également limiter au maximum les restrictions à la circulation des personnes comme, par exemple, la fermeture des écoles.

    Son action mesurée ne plaît pas à tout le monde. Certaines critiques fustigent sa lenteur de réaction tandis que d'autres évoquent un catastrophisme exagéré. « Nous ne voulons pas que les gens cèdent à la panique de manière excessive, a expliqué Keiji Fukuda, numéro 2 de l'OMS, cité par l'AFP. Passer en phase six [signifie] que la propagation [du virus] continue... mais ne signifie pas que la gravitégravité de la maladie a augmenté. »

    Il est vrai que le système de phases d'alerte de l'OMS, établi en 2005 pour la grippe aviairegrippe aviaire, dont le virus est considérablement plus dangereux (plus de 50% de mortalité), ne prend pas en compte la virulence de l'agent infectieux. Le sujet est toujours débattu d'inclure ou non un critère de sévèrité dans le système d'alerte pandémique, ce qui n'est pas si facile, d'autant que la dangerosité d'un virus peut varier d'un pays à l'autre et même dans le temps. La crainte principale est d'ailleurs que le virus A(H1N1) mute ou se recombine avec un agent plus dangereux.