Un rapport de l'Organisation météorologique mondiale confirme l'ensemble des études qui ont été réalisées sur la question des gaz à effet de serre : les concentrations atmosphériques augmentent. Le forçage radiatif croît donc, ce qui fragilise l'équilibre climatique de la Terre.

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    « Les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint de nouveaux pics en 2010, et le taux d'accroissement de ces gaz s'est accéléré ». C'est sur cette phrase alarmante que commence le communiqué de presse de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) qui vient de publier son bulletin annuel résumant l'évolution des concentrations atmosphériques des trois principaux gaz à effet de serre (GES) :

    • le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote (N2O) ;
    • le dioxyde de carbone (CO2) ;
    • le méthane (CH4).

    C'est notamment le protoxyde d'azote, un des GES les plus puissants et ennemi numéro un de la couche d'ozone, qui est pointé du doigt. Depuis plus de deux siècles (depuis le début de la période industrielle), la concentration atmosphérique de N2O ne cesse d'augmenter, de 270 ppb (parties par milliard, part per billion) en 1750 à 323,2 ppb en 2010, soit une hausse d'environ 20 %.

    Équilibre de la Terre fragilisé

    Le principal responsable de cette croissance ? L'Homme est bien sûr incriminé, à travers l'épandage d'engrais, l'industrie, la combustioncombustion de biomasse, etc. Et ça n'est pas près de s'arrêter, comme le suggère Michel Jarraud, secrétaire général de l'organisation : « Même si nous parvenions à stopper aujourd'hui nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui est loin d'être le cas, les gaz déjà présents dans l'atmosphère y subsisteraient encore pendant des dizaines d'années et continueraient de perturber le fragile équilibre de la TerreTerre, planète vivante, et du climatclimat ».

    Forçage radiatif imputable aux différents gaz à effet de serre (GES). L'indice annuel des GES, créé par l'agence météorologique américaine (NOAA) se fonde sur une valeur référence (égale à 1) qui correspond au forçage provoqué par l'ensemble des GES. © OMM 2011

    Forçage radiatif imputable aux différents gaz à effet de serre (GES). L'indice annuel des GES, créé par l'agence météorologique américaine (NOAA) se fonde sur une valeur référence (égale à 1) qui correspond au forçage provoqué par l'ensemble des GES. © OMM 2011

    Cette augmentation provoque la hausse du forçage radiatif de l’atmosphère par les gaz à effet de serre, et donc du réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Le forçage radiatifforçage radiatif est l'ensemble des facteurs qui perturbent « l'équilibre entre le rayonnement solairerayonnement solaire entrant et les émissionsémissions de rayonnements infrarougesinfrarouges sortant de l'atmosphère » (définition du Giec).

    Atmosphère : 158 % de méthane en plus

    Selon le rapport de l'OMM, ces forçages ont augmenté de 29 % entre 1990 et 2010 et les émissions de dioxyde de carbone contribuent très largement à cette hausse (à hauteur de 80 %). Elles ont d'ailleurs fortement augmenté. La teneur de CO2 dans l’atmosphère est en effet passée de à 280 à 389 ppmppm (parties par million), soit un accroissement de 39 %.

    Enfin la concentration de méthane s'est fortement accrue également, passant de 701 ppb en 1750 à 1.808 ppb en 2010, soit une augmentation de 158 %, mais 40 % des émissions de méthane sont d'origine naturelle (tourbièrestourbières et termites), précise l'OMM.

    Encore un rapport accablant qui pointe du doigt l'activité humaine et qui prévient des conséquences désastreuses auxquelles ces émissions aboutiront. Une pile de rapports qu'il faudra bien prendre en considération lors des prochaines négociations concernant le climat, qui se dérouleront entre pays membres des Nations unies, à Durban, du 28 novembre au 9 décembre.