Les arrachages d'arbres illégaux se sont multipliés à un rythme inquiétant durant la seconde moitié de 2007. Le gouvernement brésilien vient de décider de prendre des mesures énergiques.

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    D'après le WWF, la forêt amazonienne pourrait avoir perdu 55 % de sa surface en 2030. Crédit Nasa

    D'après le WWF, la forêt amazonienne pourrait avoir perdu 55 % de sa surface en 2030. Crédit Nasa

    C'est l'INPE, l'Institut de recherches spatiales brésilien, qui a donné sonné l'alarme. Au cours des cinq derniers mois de l'année 2007, les satellites (CBERS et LandsatLandsat) ont observé en Amazonie une déforestation massive, en forte augmentation. Entre août et décembre, 3.235 kilomètres carrés d'arbres ont disparu des images spatiales. A regarder les chiffres mensuels, on remarque que les surfaces défrichées vont globalement en croissant : 243 kilomètres carrés de forêt ont été détruites en août contre 974 en novembre et 948 en décembre. Trois régions concentrent l'essentiel de cette déforestation, le Mato Grosso surtout (1.786 kilomètres carrés), ainsi que le Para (591) et le Rondonia (533).

    Encore ces chiffres sont-ils au-dessous de la réalité car les satellites ne surveillent qu'entre 40 et 60 % des zones où sévit le défrichage. L'INPE estime que les coupes entre août et décembre concernent une surface de l'ordre de 7.000 kilomètres carrés (+/- 1.400). En cinq mois, la destruction représente déjà 60 % de la déforestation constatée entre août 2006 et juillet 2007 (11.224 km2), sur douze mois donc. A ce rythme, 15.000 kilomètres carrés de forêt amazonienne pourraient avoir disparu entre août 2007 et juillet 2008, soit 34 % de plus que durant les douze mois précédents.

    Répression en vue

    Ces abattages sont le fait de paysans qui cherchent à gagner sur la forêt pour installer des élevages et des cultures, de sojasoja surtout mais aussi de maïsmaïs. Le phénomène n'est pas nouveau mais il semblait quelque peu enrayé depuis 2004 et les mesures prises par le gouvernement. Le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, avait annoncé en 2007 une réduction de 50 % de la déforestation au cours des deux années précédentes.

    L'augmentation des cours des céréales et du bétail expliquent ce regain d'activité agricole malgré des lois censées empêcher les abattages sauvages. Les secteurs concernés sont bien connus et le gouvernement brésilien entend prendre des mesures répressives. Opérations policières et saisies des terres sont annoncées après la réunion interministérielle qui vient d'avoir lieu.

    Les causes véritables, elles, demeurent. L'envolée des prix des produits agricoles, à commencer par les céréales, se poursuit et les politiques de production d'agrocarburantsagrocarburants, effective au Brésil, annoncée aux Etats-Unis et promue en Europe, risquent de peser du mauvais côté...