Une importante éruption à la surface de notre étoile s'est produite lundi 5 mars sous le regard des satellites solaires. Son point d'origine est une nouvelle tache solaire géante, AR 1429.

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    Le cycle solaire actuel qui porteporte le numéro 24 est désormais bien entamé. Il ne se passe plus un jour sans que notre étoile ne montre quelques petites traces sombres, des anomaliesanomalies magnétiques qui se traduisent par des taches, zones sombres où la température (4.000 kelvins) est moins élevée que  sur le reste du disque solaire (6.000 kelvins). Observées à l'œilœil nu pour la première fois en Chine il y a plus de 2.000 ans, les taches solaires sont étudiées par les astronomesastronomes depuis Galilée et l'on doit à un amateur allemand, Heinrich Schwabe, d'avoir découvert au XIXe siècle leur périodicité selon un cycle qui oscille entre 8 à 15 ans.

    Plus on approche d'un maximum solaire (le prochain devrait se produire en 2012-2013) et plus le nombre et la taille de ses taches augmentent, tout comme les CME, ces éjections de masse coronale qui envoient dans l'espace des flots de particules énergétiques. Quand la Terre reçoit ce flux de plasma, les aurores boréales se déclenchent et nos systèmes électroniques de communication s'affolent. AR 1429 est la toute nouvelle tache solaire géante qui fait parler d'elle. Apparue le 2 mars elle est déjà à l'origine de la plus forte éruption enregistrée ces dernières années.

    La violente éruption solaire du 5 mars 2012 a été enregistrée par les instruments du satellite SDO comme le révèle cette image réalisée dans l'ultraviolet. © Nasa/SDO

    La violente éruption solaire du 5 mars 2012 a été enregistrée par les instruments du satellite SDO comme le révèle cette image réalisée dans l'ultraviolet. © Nasa/SDO 
    Une éruption solaireéruption solaire de niveau X-1

    Pour évaluer la puissance des éruptions solaires, les astronomes utilisent une échelle à cinq niveaux (notés A pour Anodine, B, C, M et X pour eXtrême) et dix sous-niveaux (de 1 à 10). L'éruption enregistrée par le satellite solaire SDO (Solar Dynamics ObservatorySolar Dynamics Observatory) le 5 mars est classée X-1, et pour la première fois depuis la fin du dernier cycle solaire en 2006 une CME est entrée dans le club très fermé des éruptions de classe X.

    Il faut dire que la tache solaire qui l'a produite ne passe pas inaperçue, comme ont pu s'en rendre compte les astronomes amateurs qui peuvent en ce moment observer un Soleil plein de surprises. AR 1429 pourrait en effet largement contenir plusieurs fois la Terre tant son étendue est conséquente. Comme AR 1302 apparue en septembre dernier ou AR 1339 deux mois plus tard, cette nouvelle tache solaire géante est sans aucun doute visible à l'œil nu, à condition bien entendu de filtrer comme il convient la lumièrelumière de notre étoile pour ne pas être victime de lésions irréversibles de la rétinerétine (des précautions qu'il faudra prendre également le 6 juin prochain pour observer sans danger le transit de Vénus).

    Lorsque s'est produite l'éruption du 2 mars, la Terre n'était pas en face de la tache AR 1429, ce qui nous laisse temporairement à l'abri des effets de cette tempête solaire. Une nouvelle violente éruption dans les jours qui viennent, alors que la rotation du SoleilSoleil entraîne AR 1429 au milieu du disque, pourrait produire de sérieuses perturbations sur notre planète.