Le satellite météorologique Suomi NPP nous avait déjà offert de très belles images diurnes de notre planète. La version nocturne a été présentée le 5 décembre par la Nasa, une image baptisée black marble, la bille noir.

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    En orbite héliosynchronehéliosynchrone à 824 km d'altitude depuis le 28 octobre 2011, Suomi NPP (National Polar-orbiting Operational Environmental Satellite) a pris la relève des anciens satellites de télédétection américains lancés ces dix dernières années dans le cadre du programme EOS (Earth Observing System).

    Suomi, dont le nom rend hommage au météorologuemétéorologue Verner Edward Suomi (1915-1995), le père de la météorologiemétéorologie par satellite, est un engin de plus de 2 tonnes qui réalise chaque jour 14 orbites terrestres en se décalant à chaque fois, de façon à survoler la totalité de la surface de notre planète et en enregistrer les moindres détails avec une résolutionrésolution pouvant atteindre 1,6 km par pixelpixel.

    Les deux Amériques sont très différentes la nuit. L'Amérique du Nord révèle sa richesse par une débauche de lumière principalement sur sa moitié est alors que seules les grandes villes côtières de l'Amérique du Sud sont visibles. © <em>Nasa Earth Observatory</em>

    Les deux Amériques sont très différentes la nuit. L'Amérique du Nord révèle sa richesse par une débauche de lumière principalement sur sa moitié est alors que seules les grandes villes côtières de l'Amérique du Sud sont visibles. © Nasa Earth Observatory

    En 2012 Suomi NPP nous avait offert Blue Marble, des images géantes de la Terre où l'on découvrait avec un luxe de détails l'Amérique du Nord, l'Afrique ou encore le pôle Nord. Voici maintenant la Terre vue de nuit.

    Quarante ans après la célèbre photo de la Terre flottant dans l'espace prise par l'équipage de la mission Apollo 17 (c'était le 7 décembre 1972), la Nasa vient de présenter une série d'images de notre planète vue de nuit obtenues grâce à l'instrument Viirs (Visible Infrared Imaging Radiometer Suite), un détecteur de 250 kgkg installé à bord de Suomi NPP et capable d'enregistrer de très faibles sources de lumière.

    L'Afrique est pauvre même la nuit ; seul le delta du Nil est éclairé, alors qu'en Europe et dans la péninsule arabe les lumières soulignent les villes et les grands axes de communication. © <em>Nasa Earth Observatory</em>

    L'Afrique est pauvre même la nuit ; seul le delta du Nil est éclairé, alors qu'en Europe et dans la péninsule arabe les lumières soulignent les villes et les grands axes de communication. © Nasa Earth Observatory

    La Terre ne dort jamais

    Ces images révèlent tous les éclairages, du halo lumineux des grandes cités, source de pollution lumineuse, jusqu'aux phares des bateaux de pêchepêche. Un spectacle nocturnenocturne qui trahit également une grande disparité dans la fourniture de l'électricité qui fait défaut à plus d'un milliard d'habitants sur Terre, principalement en Afrique où 60 % de la population n'a pas accès à cette source d'énergie. Pour Steve Miller, chercheur à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric AdministrationNational Oceanic and Atmospheric Administration), « la nuit n'est pas aussi noire qu'on peut l'imaginer. Contrairement aux humains, la Terre ne dort jamais ».

    Un très dense maillage lumineux couvre la plus grande partie des États-Unis la nuit. © <em>Nasa Earth Observatory</em>

    Un très dense maillage lumineux couvre la plus grande partie des États-Unis la nuit. © Nasa Earth Observatory

    Il y a quelque temps, deux astropysiciens avaient proposé de rechercher les lumières artificielles qui pourraient trahir la présence d'êtres vivants sur des exoplanètes pas trop éloignées de notre Système solaire. Ces extraterrestres (s'ils existent) peuvent peut-être faire de même en pointant leurs télescopes géants dans notre direction...