Depuis une décennie, les sondes et les orbiteurs martiens apportent régulièrement des éléments en faveur de la présence d'eau sur la planète Mars dans sa prime jeunesse. Dernière découverte, une veine de sulfate de calcium repérée par Opportunity.

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    Alors que Curiosity, le robotrobot martien le plus perfectionné jamais construit, est en route depuis le 26 novembre pour la planète Mars, avec une arrivée prévue en août 2012, le rover Opportunity se cherche un endroit bien exposé sur les pentes du cratère EndeavourEndeavour pour passer son prochain hiverhiver. Les planétologues attendent beaucoup de l'exploration de cette région, but ultime d'un extraordinaire voyage commencé il y a 90 mois et qui a fait parcourir 34 kilomètres à OpportunityOpportunity dans la région équatoriale de Meridiani Planum. Endeavour est en effet un cratère météoritique de 22 kilomètres de diamètre et la violence de l'impact qui l'a formé pourrait bien avoir fait remonter à la surface de très anciennes couches géologiques riches en argilesargiles.

    Le 3 novembre dernier, les ingénieurs de la Nasa ont repéré sur les images prises par Opportunity une bande brillante très étroite d'environ 1 à 2 centimètres pour 50 centimètres de long dépassant d'un socle rocheux. Ils l'ont étudié avec le spectromètre à rayons X installé sur le bras du rover et le résultat est sans appel : il s'agit d'un affleurementaffleurement de gypsegypse que les géologuesgéologues ont surnommé Homestake. Le gypse est un minéralminéral abondant et caractéristique des roches sédimentairesroches sédimentaires évaporitiques. Sur Terre on le trouve habituellement sous forme de dépôts dans le fond de certains bassins où de l'eau salée piégée s'est évaporée. Dans le cas de Homestake il s'agit d'une veine qui s'est formée en profondeur sans doute sous l'action de l'hydrothermalismehydrothermalisme.

    En 2009 les images de la glace mise à nu par les rétrofusées de la sonde Phoenix avaient déjà beaucoup fait parler d'elles. © Nasa/JPL/UA/MPI/Spaceflight

    En 2009 les images de la glace mise à nu par les rétrofusées de la sonde Phoenix avaient déjà beaucoup fait parler d'elles. © Nasa/JPL/UA/MPI/Spaceflight
    Que d'eau, que d'eau

    Ce n'est pas la première fois qu'on découvre des traces d'un passé humide sur Mars. Depuis la détection par Mars OdysseyMars Odyssey de formidables concentrations d'hydrogène en 2002 jusqu'à la cartographie de la calotte polaire australe, en passant par la découverte de l'océan congelé d'Elysium, les preuves ne cessent de s'accumuler. Au sol les rovers SpiritSpirit et Opportunity ont également apporté leur contribution à cette quête et en 2009 la sonde Phœnix aurait même photographié des gouttelettes d'eau sur ses jambes d'atterrissage, de l'eau liquide qui aurait éclaboussé la sonde lorsqu'elle s'est posée.

    Pour Bruce Banerdt, l'un des membres de l'équipe qui travaille sur le projet Mars Exploration Rover (Mer), le filonfilon découvert dernièrement par Opportunity est un peu particulier : à la différence des nombreuses preuves d'infiltration d'eau rencontrées au cours des 7 années que les robots ont passées sur Mars, cette veine s'est sans doute formée dans un environnement moins acideacide, donc en principe plus propice à l'apparition de la vie. Un enthousiasme partagé par le planétologue Steve Squyres de l'université Cornell pour qui cette découverte est la plus belle preuve que l'eau a bien coulé sur Mars.