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    Inauguration par Claudie Haigneré du premier laboratoire européen de microscopie ionique dédié à la biologie et à la cancérologie

    Inauguration par Claudie Haigneré du premier laboratoire européen de microscopie ionique dédié à la biologie et à la cancérologie

    La plate-forme de microscopie ionique de l'Institut Curie est inaugurée aujourd'hui par Claudie HaigneréClaudie Haigneré, Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies.
    Ce laboratoire de pointe est pour la première fois en Europe entièrement consacré à la recherche en biologie et plus particulièrement à la cancérologiecancérologie.
    Une nouvelle étape vient ainsi d'être franchie dans l'observation de la matière vivante.

    Image du site Futura Sciences

    Alors que le Ministre de la Santé et le Ministre de la Recherche viennent juste de dévoiler les orientations définies par la Commission de lutte contre le cancercancer , l'Institut Curie en se dotant d'une nouvelle plate-forme de haute technologie confirme sa volonté d'innovation en parfaite adéquation avec ces priorités.
    A tous les niveaux d'intervention - du dépistagedépistage au traitement - il apparaît clairement que le renforcement des programmes de recherche pour la lutte contre le cancer est une priorité pour réduire de manière soutenue la mortalité liée à cette maladie.
    Pour donner un nouvel essor à la recherche française et la rendre compétitive sur le plan international, des modifications profondes s'imposent. L'enjeu de la recherche en cancérologie pour les années à venir est d'élucider les mécanismes moléculaires et cellulaires concourant à l'apparition d'une tumeurtumeur. A cette fin, la recherche doit s'organiser autour d'une approche multidisciplinaire, du niveau le plus fondamental jusqu'aux approches biomédicales.
    Le continuum entre les différents acteurs qu'ils soient biologistes, chimistes, physiciensphysiciens ou médecins est la condition indispensable du transfert des connaissances vers le patient.

    L'imagerie au service de la recherche en cancérologie

    Depuis longtemps déjà l'Institut Curie privilégie l'installation de plate-formes de haute technologie, notamment dans le domaine de l'imagerie. L'observation en biologie a en effet pris ces dernières années un formidable essor. La matière vivante nous apparaît désormais au travers d'images de plus en plus précises et les cellules nous livrent progressivement leurs secrets. L'observation des cellules contribue largement à améliorer les connaissances sur les cellules normales et tumorales et participe ainsi à l'émergenceémergence de nouveaux outils diagnostiques et thérapeutiques.
    Déjà, doté d'un important plateau de microscopie - électronique, optique et confocale - et d'un pôle très performant de traitement des images, l'Institut Curie se lance dans un nouveau défi : utiliser les fabuleuses possibilités de la microscopie ionique pour la recherche en biologie et plus particulièrement en cancérologie. Pour la première fois en Europe, ce type de microscopie sera entièrement consacré à ces recherches.

    Un système d'imagerie de très haute résolution

    De sensibilité très supérieure aux techniques classiques, la microscopie ionique permet d'obtenir en quelques minutes des images de résolutionrésolution ultrastructurale (50 nm) intermédiaires entre celles de la microscopie optique confocale et celles de la microscopie électronique.
    L'appareillage est constitué d'une source d'ions primaires, d'un spectromètre de masse à balayage de haute résolution et d'un système informatique de pointe qui permet à la fois de piloter le spectromètre et de reconstituer les images.
    Sorte de "cartographie chimique", il produit une image de chaque point de la cellule et permet de visualiser 5 éléments chimiques simultanément. Il est ainsi possible de localiser avec précision dans la cellule une moléculemolécule étrangère, une droguedrogue anticancéreuse par exemple, pour peu qu'elle contienne un élément chimique "exotiqueexotique" ou un marquage adapté.
    Ce microscopemicroscope, conçu par la société CAMECA, a pour principal avantage d'apporter des données analytiques précises et non plus simplement descriptives comme c'est le cas avec les microscopies optiques et électroniques. De plus les images analytiques sont obtenues rapidement.

    Un espoir en pharmacologie

    Difficiles de ne pas associer les formidables possibilités offertes par la microscopie ionique à la pharmacologie. En effet, dans cette discipline où connaître la localisation mais aussi le mode d'action des substances médicamenteuses est fondamental, la microscopie ionique revêt tout son intérêt.
    Les champs d'applicationapplication de ce microscope à haute résolution ne s'arrêtent pas là. Les chercheurs entendent l'utiliser dans l'analyse cytogénétique de cellules cancéreuses et de la transformation tumorale, la radiotoxicologie et la médecine nucléaire.

    Un laboratoire ouvert sur l'extérieur

    Le laboratoire est ouvert à la communauté scientifique sur la base de programmes principalement dédiés à la cancérologie. Plusieurs projets ont d'ores et déjà été identifiés dans le cadre de collaborations internes à l'Institut Curie ou avec des laboratoires extérieurs impliqués dans la recherche en cancérologie (INSERM, Université Paris-Sud, Aventis, Museum National d'Histoire Naturelle, CHU de Grenoble, Hôpital Saint-LouisŠ).
    Parmi ces projets :
    - Localisation intracellulaire de nouveaux médicaments antitumoraux
    - Etude du trafic intracellulaire de l'ADNADN plasmidique (thérapie géniquethérapie génique non virale)
    - Recherche sur les chromosomeschromosomes
    - RéplicationRéplication et réparation de l'ADN
    - DiagnosticDiagnostic et traitement du mélanomemélanome
    - Diagnostic de l'ischémieischémie myocardique et du diabètediabète de type II

    Cette plate-forme représente un investissement d'environ 1,8 millions d'euros auquel ont contribué l'Institut Curie, l'INSERM, la Région Ile-de-France, EDF et l'ARC, avec le soutien du ministère de la Recherche dans le cadre du réseau Biosims.
    Elle est située dans l'unité INSERM 350 « Biophysique moléculaire », dirigée par Daniel Lavalette, et placée sous la responsabilité d'Alain Croisy et de Jean-Luc Guerquin-Kern.