Welwitschia peut vivre 2.000 ans dans un environnement extrême, tout en atteignant jusqu'à quatre mètres. Les scientifiques trouvent des explications à cette résilience dans le génome de la plante. 


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    Dans le désert du Namib, qui reçoit à certains endroits moins de 5 centimètres de précipitations annuelles, vit une plante malgré tout extrêmement longévive : la Welwitschia. Certains représentants de l'espèce, existant seulement en Afrique australe, ont entre 1.000 et 2.000 ans, un âge considérablement impressionnant. 

    Welwitschia mirabilis est littéralement unique en son genre : c'est la seule représentante de la famille des Welwitschiacées. Elle se présente sous la forme d'un tronc court et épais duquel poussent deux uniques feuilles, qui se découpent en nombreuses lanières, et qui peuvent mesurer jusqu'à 4 mètres. Tout au long de sa vie, elle continue à pousser : l'extrémité de la feuille meurt, des nouvelles cellules peuvent ainsi être produites et la croissance continue. 

    La Welwitschia à l'état sauvage dans le désert du Namib. © Cezary Wojtkowski, Adobe Stock
    La Welwitschia à l'état sauvage dans le désert du Namib. © Cezary Wojtkowski, Adobe Stock

    Le génome de Welwitschia : une longue histoire

    Les auteurs de l'étude publiée le 12 Juillet dans Nature communications ont voulu mieux comprendre les spécificités génétiquesgénétiques qui expliquent la longévité et la résiliencerésilience de la plante.

    Deux grands évènements ont façonné son génome :

    • Le premier a eu lieu il y a 86 millions d'années, à un moment d'aridité accrue et de sécheresse prolongée dans la région. À cause du stressstress extrême vécu par la plante, une erreur lors de la division cellulaire a entraîné une duplication complète du génome. Ce dernier a ainsi multiplié ses fonctions. En revanche, une plus grande quantité de matériel génétiquematériel génétique demande plus d'efforts à la plante. Par exemple, une activité telle que la réplication de l’ADN lui prend beaucoup plus d'énergieénergie puisque la quantité d'informations à répliquer est doublée.
    • L'autre évènement a été une explosion de l'activité des rétrotransposonsrétrotransposons il y a 1 à 2 millions d'années, sûrement aussi à cause de stress lié à la température. Heureusement, des changements épigénétiques chez Welwitschia ont rendu silencieux ces rétrotransposons indésirables par un processus de méthylationméthylation de l'ADNADN

    La combinaison de ces bouleversements a rendu le génome de Welwitschia très efficace et « peu coûteux », faisant d'elle une plante d'exception. Dans un monde de plus en plus chaud, la connaissance de ses spécificités génétiques inspire les chercheurs pour la création de cultures plus robustes et moins gourmandes en eau.