L'agence spatiale américaine a déployé son nouveau système de surveillance des astéroïdes, Sentry-II. Cet algorithme, plus précis que son prédécesseur, devrait permettre de détecter plus efficacement les corps célestes pouvant représenter une menace pour la Terre.
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Le Système solaire est traversé d'objets de différentes dimensions pouvant représenter un risque pour la Terre. Pour anticiper une potentielle collision d'astéroïde avec la planète, la Nasa annonçait, dans un communiqué daté du 6 décembre, moderniser son système de surveillance des Near-Earth Asteroids (NEA, « astéroïdes proches de la Terre »)). L'agence déploie Sentry-II, successeur de Sentry, qui est chargé de suivre et localiser les objets massifs les plus proches. Le premier programme Sentry, initié en 2002, a permis de recenser de nombreux objets géocroiseurs dans les environs du Système solaire.
Jeux d'influence
La Nasa comptabilise actuellement près de 28.000 astéroïdes « à proximité » de la Terre, et 3.000 supplémentaires sont découverts par année en moyenne. Dans son communiqué, l'agence spatiale détaille ainsi que contrairement aux lieux communs instaurés par les films hollywoodiens, les astéroïdes n'ont pas un parcours chaotique susceptible de subir une déviation de trajectoire inopinée. « Les objets célestes qui traversent le Système solaire sont sujets aux lois de la physique et ont donc un trajet prévisible. »
La trajectoire des NEA est influencée par les corps plus massifs et l'attraction gravitationnelle du SoleilSoleil ou des planètes. Elle peut aussi être perturbée par l'effet Yarkovskyeffet Yarkovsky : le rayonnement solairerayonnement solaire chauffant la surface tournée vers l'étoileétoile crée une mécanique de rotation de l'objet, provoquant de fait une modification de son mouvementmouvement. Sentry-I ne permettait pas de calculer ce paramètre, aspect que les ingénieurs de la Nasa et du Jet Propulsion LaboratoryJet Propulsion Laboratory (JPL) ont souhaité résoudre en mettant à jour la deuxième version.
La sentinelle terrestre
Si de nombreux corps et objets célestes sont détectés et traqués dans le Système solaire, les agences spatiales estiment que seulement 40 % des astéroïdes de plus de 140 mètres sont répertoriés et suivis. L'algorithme Sentry-II fournira un suivi plus poussé de ces astéroïdes, en se basant sur les observations de télescopestélescopes à travers le monde. Les données recueillies sur les astéroïdes sont transmises à l'organisme Minor Planet Center de l'Union astronomique internationaleUnion astronomique internationale (IAU pour International Astronomical Union). Elles sont ensuite traitées par Sentry-II, réalisant son travail de surveillance des astéroïdes en déterminant d'hypothétiques points de modification de l'orbiteorbite du bolidebolide.
Pour l'heure, aucun astéroïde ne menace d'annihiler la Terre (pas même le très célèbre Apophis), mais de nombreux organismes de surveillance du ciel se répartissent la tâche dans le monde. En Europe, Vigie-Ciel est un programme utilisant diverses caméras pointées vers la voûte céleste, le réseau appelé Fripon (Fireball Recovery and Inter Planetary Observation Network) pour détecter la pénétration dans l'atmosphèreatmosphère de bolides et météoritesmétéorites sur la partie ouest du continent.
La surveillance des astéroïdes est un sujet d'actualité, quelques semaines après le début de la mission Dart. Cette dernière, lancée le 24 novembre 2021, a pour objectif de dévier le corps géocroiseur (65803) Didymos, l'astéroïde se situant à presque 472.000.000 de kilomètres de la Terre. La sonde de DartDart percutera Didymos à 23.700 km/h en septembre 2022 et permettra aux chercheurs d'étudier l'impact cinétique de la collision sur la trajectoire de l'astéroïde.