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Article paru le 31 décembre 2008
L'eau nous semble banale mais pour les physiciensphysiciens et les chimistes, elle est une des substances les plus mystérieuses et les plus étranges de l’Univers et recèle encore bien des secrets. Un colloque organisé en 2008 par la European Science Foundation (ESF) fut l'occasion de le rappeler pour des chercheurs comme Julyan Cartwright et C. Ignacio Sainz-Diaz, tous deux membres de l'Institut des Sciences de la Terre Andalouse de l'université de GrenadeGrenade en Espagne.
À l'aide d'un microscope électronique à balayagemicroscope électronique à balayage, les deux chercheurs ont étudié la structure des films de glace composant la gangue des particules de poussières interstellairespoussières interstellaires portées à des températures entre 3 et 90 K, c'est-à-dire celles qui règnent dans les nuagesnuages moléculaires et les globules de Bok. Il s'agissait de l'application de techniques issues de la physique mésoscopique dans le domaine de la matière condensée, correspondant à des échelles un peu plus grandes que celles des atomes et des moléculesmolécules dans des semiconducteurssemiconducteurs ou des céramiquescéramiques par exemple.
Un globule de Bok. © ESO
En dessous de 130 K, l'eau adopte normalement la structure d'une glace amorpheamorphe mais en examinant l'état des films de glace sur différents substratssubstrats, à différentes pressionspressions et entre 3 et 90 K, il apparaît que la structure de la glace devient complexe et se présente comme une combinaison d'états amorphes et cristallisés, riches en formes étonnantes. Ainsi, en refroidissant rapidement à 6 K de l'eau sur une surface en titanetitane avec de l'héliumhélium, la glace obtenue adopte une structure avec des formes faisant penser au chou-fleurchou-fleur.
Mais le plus spectaculaire est que dans la variété des formes obtenues, les deux chercheurs en ont retrouvées qui font penser à des organismes vivants, comme certains vers ou bactériesbactéries. Les conséquences sont doubles.
Tout d'abord, si les futures missions spatiales à la recherche de traces de vie sur Mars, la surface des comètescomètes ou des planètes glacées comme Europe, TitanTitan ou Encelade découvrent de telles formes dans des mélanges de roches et de glace, cela ne signifiera pas nécessairement que l'on est en présence de traces fossilesfossiles d'organismes vivants.
C'est évidemment une mauvaise nouvelle pour les chercheurs en exobiologieexobiologie mais que compense peut-être le fait que de telles structures, adoptant par exemple la forme d'une cellule avec sa membrane, ont peut-être catalysé l'apparition de la vie d'une manière similaire, bien qu'à l'échelle moléculaire, à celles que l'on propose depuis quelques années avec l'argile et le mica.