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Les dernières données renvoyées par l'instrument TES de la sonde Mars Global Surveyor qui tiennent compte du taux de poussière dans l'atmosphèreatmosphère martienne le confirment. La dernière carte réalisée grâce aux données de l'instrument date du 16 Décembre. On y observe plusieurs foyers où la tempêtetempête est intense, on pourra également remarquer que la poussière gagne très rapidement du terrain à la surface de Mars. Selon certains astronomesastronomes amateurs au sol qui suivent également cette tempête de très près grâce à leurs instruments, la tempête de poussière aurait également atteint en partie le bassin d'Hellas.
Voici la dernière carte disponible de la tempête de poussière sur laquelle nous avons relevé les sites d'atterrissage des différentes sondes :
(crédit : ASU/DGS/O. Poch) voir la progression de la tempête ces 30 derniers jours
Selon les agences spatiales, il n'y a pour l'instant pas lieu de parler d'un danger imminent. Cependant, le danger est bien là, chaque jour, la tempête de poussière gagne de la surface. Les zones où l'on peut réellement parler de tempête sont en rouge sur la carte ci-dessus.
Néanmoins, les zones vertes peuvent également s'avérer dangereuses pour les explorateurs électroniques que sont les rovers Spirit et OpportunityOpportunity et l'atterrisseur Beagle 2.
Les sites d'atterrissage seront-ils épargnés ?
Comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessus, la plaine de Meridiani où atterrira le rover Opportunity de la NASA est actuellement touchée par la tempête de poussière. Cependant, selon des scientifiques de l'agence, la tempête de poussière ne posera pas un véritable problème comme nous allons le voir plus bas. Le site du second robotrobot américain, le cratère Gusev est bien loin de la tempête martienne pour l'instant et la plaine d'Isidis Planitia où atterrira Beagle 2 dans 4 jours est actuellement, par rapport à la tempête, de l'autre côté de la planète bien qu'on puisse noter une progression de l'ouraganouragan vers le bassin d'Hellas.
Chaque jour, la tempête gagne du terrain, nous ne pouvons donc pas encore savoir quelle sera l'emprise de cette déferlante dans quelques jours, lors des atterrissages des sondes.
Les dangers de la tempête de poussière
Lors de leur atterrissage, véritable chute contrôlée dans le ciel martien, les engins spatiaux sont protégés des frictionsfrictions intenses que leur fait subir l'atmosphère de Mars par un bouclier thermique. Ce bouclier peut résister à des températures extrêmes et permet de maintenir à l'intérieur de l'habitacle une température convenable à laquelle les instruments scientifiques des sondes peuvent résister.
Si l'atmosphère martienne comporte une quantité importante de poussière en suspension, les grains qui la constituent peuvent violemment attaquer le bouclier thermique des engins spatiaux et contribuer à le chauffer beaucoup plus intensément. D'autre part, la vitessevitesse à laquelle les boucliers se frotteront à l'atmosphère martienne sera très importante, quelques grains de poussière en suspension pourraient causer de nombreux dommages sur ces boucliers thermiques.
D'autre part, les ventsvents violents balayant la poussière martienne pourraient mettre à mal la phase d'atterrissage des appareils, bien que de nombreux systèmes sophistiqués aient été prévus (du moins sur les rovers américains) pour les contrer. Une fois à la surface, la duréedurée de la mission pourrait être fortement diminuée. En effet, la poussière en suspension dans l'atmosphère empêcherait les rayons du soleilsoleil d'atteindre les panneaux solaires des géologuesgéologues électroniques. Les batteries ne pourraient alors stocker que peu d'énergieénergie, insuffisamment pour mener une mission prévue pour durer 90 jours à l'origine.
La tempête est-elle réellement menaçante ?
Selon la NASA et l'équipe de la mission Beagle 2 la tempête de poussière qui sévit actuellement sur Mars ne serait pas aussi menaçante que l'on pourrait le croire pour leurs atterrisseurs.
Il y a deux ans, une tempête de poussière avait envahi la planète entière plongeant la surface dans une obscurité totale. La tempête qui a lieu actuellement sur Mars représente-t-elle une pareille menace ? Non, répond l'agence spatiale américaine dans un article paru le 17 Décembre dans la revue NewScientist, la tempête de poussière observée actuellement ne menace pas les rovers américains. Il y a peu de chance pour que cette tempête dégénère en tempête globale car de tels ouragans martiens ont d'habitude lieu pendant l'été dans l'hémisphère sudhémisphère sud. Les statistiques sont donc rassurantes, la tempête actuelle n'est pas saisonnière et a donc peu de chance d'envahir la planète entière.
Selon Bruce Jakosky, spécialiste de Mars à l'Université du Colorado, même si la tempête devient planétaire, l'entrée atmosphérique et l'atterrissage ne poserait aucun problème « le vaisseau spatial ne verrait même pas la poussière ».
Le seul problème aux yeuxyeux de l'agence américaine est la température de l'atmosphère qui serait alors plus élevée que la normale à cause de la tempête. De simples réglages effectués avant la phase d'entrée atmosphérique des rovers seraient nécessaires pour fixer les problèmes qui pourraient être causés. « Ce n'est pas une grande affaire » a déclaré Joy Crisp, scientifique de la mission Mars Exploration Rovers. Joy Crisp ajoute tout de même que la tempête diminuerait véritablement la durée de mission des véhicules d'exploration robotisés.