Le module principal du laboratoire japonais Kibo a été installé sur la Station Spatiale Internationale au cours de la première des trois sorties de la mission STS-124. Par sa complexité, il surpasse, et de loin, la plupart des autres modules de l’ISS.
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Kibo au grand complet (vue d'artiste). Crédit Jaxa
Deuxième élément - et pas second, car il y en aura un troisième - de l'ensemble japonais, le module apporté par DiscoveryDiscovery en constitue la pièce maîtresse. Kibo (espoir en japonais, mais on l'appelle aussi JEM, pour Japanese Experiment Module Pressurized Module) est aussi le plus important module de la station pour la masse et la complexité.
Long de 11,2 mètres pour 4,4 mètres de diamètre et une masse à vide de 16 tonnes, Kibo est le fruit de 20 années de recherches et d'un investissement de deux milliards de dollars. Il pourra accueillir un total de 28 racks d'instruments normalisés (dont cinq pour le compte de la Nasa). Tous les branchements énergétiques, ainsi que les approvisionnements en liquides et en gaz, respectent les standards internationaux et en garantissent polyvalence et interopérabilité.
Bras manipulateur indépendant
Kibo comporte son propre bras manipulateur (RMS), construit par le Japon, formé de deux sections pour une longueur totale déployée de 9 mètres. Il peut se mouvoir selon 6 degrés de liberté et est terminé par une main (SFA pour small fine arm) de 1,9 mètre, qui sera apportée ultérieurement.
Essais du bras RMS au sol avant intégration au vol STS-124. Crédit Jaxa
Durant cette sortie de 6 heures et 48 minutes, les astronautes Michael Fossum et Ronald Garan Jr. ont d'abord conditionné la station et le module afin de préparer les nombreux branchements grâce auxquels ils s'intégreront parfaitement l'un à l'autre. Ensuite, l'astronaute japonais a utilisé le bras robotisé de la station pour amener Kibo à son emplacement définitif sur le NodeNode 2, du côté opposé au module européen ColumbusColumbus déjà en place.
Vendredi 6 juin, le module pressurisé logistique d'expérimentation (ELM-PSPS), qui avait été installé en mars dernier lors de la précédente mission d'EndeavourEndeavour (STS-123), sera retiré de son emplacement provisoire sur le Node 2 et fixé à l'aplomb de Kibo. Cet élément de 4,2 tonnes (3,9 mètres de long) apporte 8 racks supplémentaires. Ultérieurement, un jeu de palettes externes destinées à recevoir les expériences scientifiques devant être exposées à l'environnement spatial seront encore livrées. Installées dans le prolongement de Kibo, elles en doubleront la longueur !
Récupération du prolongateur du Canadarm 2
Au terme de cette phase de la mission, parfaitement réussie, les astronautes ont aussi récupéré un prolongement du bras robotisé CanadarmCanadarm 2 de la navette, qui avait été laissé à l'extérieur de la station. Il sera employé pour effectuer une inspection minutieuse du revêtement thermique de Discovery avant sa rentrée, opération rendue obligatoire depuis l'accidentaccident de ColumbiaColumbia qui avait provoqué la perte de son équipage en 2003.
Enfin, les occupants de l'ISSISS se déclarent à l'unanimité soulagés de voir leurs toilettes à nouveau en état de fonctionner, grâce à la pompe de rechange apportée par Discovery. On les comprend.
Deux sorties sont encore prévues les 5 et 8 juin afin de déplacer le module ELM-PS et de procéder à son raccordement, et d'inspecter le raccord rotatif défaillant d'un jeu de panneaux solaires. La séparationséparation de Discovery est toujours programmée pour le 11 juin et le retour sur Terre le 14 (possibilité de report au 15).