De nombreux riverains se plaignent de troubles divers qu’ils associent avec la présence d’éoliennes. Ces dernières générèrent en effet des sons de basse fréquence inaudibles, appelés infrasons. Ces derniers peuvent-ils vraiment provoquer des maladies ?
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Outre le bruit qu'elles génèrent par leur fonctionnement, les éolienneséoliennes sont à l'origine d'infrasons, des sons de basse fréquence, inférieurs à 20 HzHz, et inaudibles par l'oreille humaine mais qui se propagent sur de longues distances (plus de 10 km). Ils sont accusés de provoquer divers troubles « vibro-acoustiques » (VAD, en anglais, Vibro Acoustic Disease). Une étude de 2004 relie ces troubles à l'exposition aux infrasons et basses fréquence qui, selon ses auteurs, pourrait conduire à l'apparition d'une large diversité d'effets sanitaires (fibroses, atteintes du système immunitaire, effets respiratoires, modification morphologique d'organes, etc). D'autres études ont décrit un « syndrome éolien » ressenti par les riverains, se traduisant par des troubles du sommeil, des maux de tête, des acouphènes, des troubles de l'équilibre ou des saignements de nez.
Risques liés aux infrasons : ce qu’en dit la science
En 2017, l'Anses a émis un rapport qui évalue le véritable risque. Elle a surtout constaté... une énorme disproportion entre le grand nombre d'articles à ce sujet en comparaison du faible nombre d'études scientifiques, elles-mêmes, contradictoires. La plupart porteporte sur des souris et des expositions bien plus élevées que celles auxquelles sont exposés des riverains. D'autres comportent des biais statistiques ou ne permettent pas de relier spécifiquement les symptômessymptômes aux infrasons. Si l'agence reconnaît effectivement de possibles effets physiologiques des infrasons, « rien de permet de les relier à un effet sanitaire », note-t-elle.
L’effet nocebo des éoliennes
Un deuxième rapport de l'Académie de médecine publié en 2017 vient corroborer ces conclusions, mettant en cause « l'effet noceboeffet nocebo » des éoliennes. Une récente étude néo-zélandaise, menée en double aveugle, a ainsi montré que, seuls, les sujets ayant reçu des informations négatives sur les éoliennes ont rapporté des symptômes, qu'ils aient été ou non soumis à l'exposition aux infrasons. « En d'autres termes, la crainte de la nuisancenuisance sonore serait plus pathogènepathogène que la nuisance elle-même », constate l'Académie de médecine, qui reconnaît toutefois que « le caractère intermittent et aléatoire des pales, interdisant toute habituation, peut indubitablement perturber l'état psychologique de ceux qui y sont exposés ».
À noter que de nombreuses autres activités quotidiennes émettent des infrasons, comme lorsqu'on voyage en voituresvoitures, les vitresvitres ouvertes, ou que l'on fait du jogging. Les ventilateurs, les éléphants, ou même la houlehoule de l'océan et le ventvent dans les arbresarbres sont aussi émetteurs d'infrasons. Sans que cela n'entraîne a priori de mal de tête.