Si vous faites partie de ceux qui combattent avec ardeur le vieillissement cutané, méfiez-vous ! Le sujet fait les affaires des laboratoires cosmétiques, dont certains n'hésitent pas à croiser faits scientifiques et affirmations plus douteuses. Pour vous aider à y voir plus clair, Futura vous propose d'en savoir plus sur les effets de quatre substances phares des produits anti-âge : la vitamine C, le collagène, l'acide hyaluronique et le rétinol.
au sommaire
Il n'y a rien de plus naturel et de plus farouchement combattu que le vieillissement, surtout quand il commence à se voir... Pour reléguer rides, pattes d'oieoie, et cheveux affinés au placardplacard, les laboratoires cosmétiques sont donc à la pointe de la recherche et n'ont de cesse de développer de nouveaux produits « d'origine naturelle » plein de promesses, aptes à re-pulper la peau, voire à prévenir son déclin. Voici ce que disent les scientifiques de ces substances phares.
La vitamine C
La vitamine C (aussi connue sous le nom d'acide ascorbique) est souvent présentée comme l'alliée numéro un contre le vieillissement cutanécutané. Elle est essentielle à une bonne santé. D'ailleurs, « la pathologie spécifique liée à la carence en vitamine C est le scorbut », peut-on lire sur le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation. « Elle se manifeste par un saignement des gencives, un déchaussement des dents ou encore des douleurs des articulations. » La vitamine C « remplit des fonctions importantes et bien connues, en stimulant la synthèse du collagènecollagène et en contribuant à la protection antioxydante contre les photodommages induits par les UVUV », expliquent les scientifiques dans une étude parue en 2017 dans la revue Nutrients. Une affirmation corrélée par plusieurs autres études et annonciatrices de bonnes nouvelles pour les produits de beauté qui en comportent.
Oui, mais voilà, « cette connaissance est souvent utilisée pour justifier l'ajout de vitamine C dans les applicationsapplications topiques, [alors que] l'efficacité d'un tel traitement, par opposition à l'optimisation de l'apport alimentaire en vitamine C, est mal comprise ». En conclusion : il est possible qu'un produit à base de vitamine C appliqué sur la peau ait des effets repulpants et protecteurs contre les UV, mais les études sur le sujet sont peu nombreuses, et les résultats ne sont pour l'instant pas probants. Mieux vaut, donc, miser sur une alimentation riche en vitamine C, en privilégiant les agrumes, le persilpersil ou encore les poivronspoivrons.
Le collagène
Le fameux collagène, dont la production est stimulée par la vitamine C, est la protéineprotéine la plus abondante du corps humain. Elle confère à la peau son élasticitéélasticité, mais améliore également la qualité des cheveux, et peut avoir des effets bénéfiques contre les douleursdouleurs articulaires. Bref, le collagène est votre meilleur ami. Pourtant, à partir de 25 ans, il se fait plus rare, et sa production diminue de 1,5 % par an environ.
Pour pallier cette baisse et conserver une peau de bébé, de nombreux sites et laboratoires proposent donc des compléments alimentaires à prendre sous forme de poudre ou cachets lors de cures d'une duréedurée de trois mois. Des cures souvent onéreuses. La bonne nouvelle, c'est que, cette fois-ci, l'effet des compléments alimentaires de collagènes est bien prouvé ! Lors d'un « essai en double aveugle, contrôlé par placeboplacebo, 69 femmes âgées de 35 à 55 ans ont reçu 2,5 g ou 5,0 g d'hydrolysat de collagène ou un placebo une fois par jour pendant 8 semaines, 23 sujets étant répartis dans chaque groupe de traitement », détaillent les auteurs d'une étude parue en 2007 dans la revue Skin Pharmacology and Physiology.
Résultat : « Après 4 semaines de traitement de suivi, un niveau d'élasticité de la peau statistiquement plus élevé a été déterminé chez les femmes âgées ». La mauvaise nouvelle, c'est qu'il est très facile de se laisser séduire par des marques qui ne vous proposeront pas des produits assimilables par votre organisme. Sur le marché, on peut trouver deux types de collagène : le collagène marin, issu de peau de poissonpoisson, et le collagène animal, issu de porc ou de bœuf. Il peut prendre deux formes : celle de gélulesgélules ou celle de poudre.
Les études qui se sont intéressées à l'absorptionabsorption du collagène par l'organisme ont montré que le collagène marin est en moyenne 1,5 à 1,7 fois mieux absorbé que le collagène bovin. Par ailleurs, se pose la question de la taille : le collagène est une très grosse protéine, d'environ 30 000 daltons quand les pores de votre estomacestomac n'en font que 5 000. Il est donc recommandé de préférer du collagène sous forme de peptidespeptides en poudre n'excédant pas les 5 000 daltons afin d'optimiser son absorption. Enfin, afin d'atteindre la dose journalière recommandée (1 à 20 grammes selon le métabolismemétabolisme, l'alimentation et l'activité sportive de chacun) mieux vaut miser sur la poudre : une pilule contenant 1 gramme de produit maximum, on vous laisse imaginer la quantité qu'il faudrait avaler...
L'acide hyaluronique
L’acide hyaluronique est un des chouchouschouchous des laboratoires cosmétiques. En 1994, des chercheurs ont d'ailleurs affirmé dans The International journal of dermatology que « les variations des niveaux d'acide hyaluroniqueacide hyaluronique dans le dermederme au cours du vieillissement [peuvent] expliquer certaines des altérations les plus frappantes de la peau âgée, notamment la diminution de la turgescenceturgescence, la réduction du soutien des microvaisseaux, les rides et l'altération de l'élasticité ». Et pour cause : c'est la moléculemolécule responsable de la liaison et de la rétention des molécules d'eau dans la peau. La diminution de la production de cette molécule est donc responsable d'une peau moins hydratée, moins rebondie et plus terne.
Reste maintenant à savoir comment pallier cette variation. Rien de plus simple. Après un essai cliniqueessai clinique d'injections d'acide hyaluronique mené en 2014 sur 40 femmes en bonne santé présentant des signes cliniques légers à modérés de vieillissement cutané, les scientifiques ont conclu dans leur article paru dans la revue Journal of Cosmetic Dermatology que « trois heures après une application unique et après 7, 14 et 30 jours de traitement, le volumevolume des lèvres a augmenté de 8,5 %, 11,3 %, 12,8 % et 14,2 %. Après 7, 14 et 30 jours, le relâchement cutané des contours du visage et des pommettes a diminué », ainsi que la profondeur des rides. Que celles et ceux qui veulent s'épargner l'épreuve de l'injection se rassurent : les crèmes fonctionnent aussi en stimulant la production de la molécule par la peau, mais elles restent tout de même bien moins efficaces.
Le rétinol
Enfin, le rétinolrétinol -- une des trois formes disponibles de la vitamine A -- est généralement perçu comme l'anti-rides numéro un. Ainsi, « il a été démontré que l'acide rétinoïque améliore l'apparence de la peau vieillie », affirmaient en 2017 des chercheurs dans International Journal of Cosmetic Science. Dans la conclusion d'un essai clinique mené sur la peau des fesses (oui, oui) d'une cohortecohorte de personnes âgées de 70 à 80 ans, ils ont conclu que le rétinol sous forme de crème ou sérumsérum concentré à 0,4 % « a des effets anti-âge remarquables grâce à l'amélioration de l'homéostasiehoméostasie de l'épidermeépiderme et du derme. [...] Ces données prouvent que le [rétinol] topique à 0,4 % est un traitement prometteur et sûr pour améliorer la peau humaine naturellement vieillie ».
Vous savez maintenant tout sur les substances miracles de l'industrie cosmétique, et vous pourrez désormais laisser fleurir vos rides ou vous acharner à les lisser sans crainte de vous faire arnaquer. La meilleure astuce pour lutter contre le vieillissement restant encore d'adopter une routine équilibrée : de bonnes nuits de sommeilsommeil, une alimentation variée, et une activité physiquephysique régulière !