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Dans la série à succès The Walking Dead, des êtres humains tentent de survivre à une épidémie qui a transformé la quasi-totalité de la population en morts-vivants. Et ils y parviennent... tant bien que mal. Pas très réaliste, répond une étude menée par des étudiants de l'université de Leicester (Royaume-Uni). Selon eux, il ne faudrait guère plus d'une centaine de jours à une horde de zombies pour anéantir l'humanité.
Si le sujet peut faire sourire, l'étude n'en reste pas moins très sérieuse. Car elle repose sur une applicationapplication du modèle SIR, un modèle mathématique utilisé pour étudier la propagation des épidémies. C'est en effet par le biais d'un virus que les hommes sont susceptibles d'être transformés en zombies.
Le parallèle entre une invasion de zombies et une épidémie mortelle est régulièrement fait par des organismes très sérieux, tels The Lancet, un journal médical britannique, ou encore le Centre de contrôle et de prévention des maladies d’outre-Manche. Objectif : se préparer à la survenue de pandémie bien réelle. © Ahmadreza89, Pixabay, CC0 Public Domain
Les vivants finalement plus forts que les morts-vivants ?
Les étudiants de Leicester sont partis d'un seul humain infecté. Ils ont ensuite estimé que chaque zombie pourrait survivre quelque 20 jours et aurait 90 % de chances d'infecter un autre humain par jour. Ce qui, ils le reconnaissent, rendrait le virus zombie deux fois plus virulent que celui de la peste noire qui a dévasté l'Europe au 14e siècle. En seulement 20 jours, la planète se trouverait en situation de pandémie. Et après une centaine de jours, on ne compterait plus que 181 êtres humains encore vivants.
Dans un scénario plus optimiste, les étudiants britanniques ont accordé à l'humanité quelques capacités de réaction. Ils ont estimé que chaque être vivant aurait 10 % de chance de tuer un zombie par jour. Et ils ont compté sur la fécondité de l'espèceespèce humaine. Résultat : même en accordant une espérance de « vie » d'un an aux morts-vivants, il suffirait à l'humanité de 10.000 jours pour reprendre le dessus, soit, tout de même, 27 ans.
Depuis longtemps, les zombies intriguent les scientifiques
Les étudiants de l'université de Leicester ne sont pas les premiers à s'être intéressés à la question épineuse des zombies. À la fin des années 1980, par exemple, une étude portant sur les zombies haïtiens a été publiée dans le très sérieux magazine Science sous le titre Voodoo science. Bien sûr, ces zombies n'avaient rien de véritables morts-vivants, tout juste le résultat d'un traitement combiné de tétrodotoxine (TTX) -- un poison tiré du poisson-globepoisson-globe, première cause d'intoxication alimentaire mortelle au Japon --, d'atropine et de divers psychotropes.
Autre exemple plus récent, celui du docteur Steven Scholzman, enseignant à la Harvard Medical School. Depuis 2009, il cherche à répondre aux questions des fans de zombies en s'appuyant sur les connaissances de la neurobiologie. Ainsi, selon lui, le lobe frontal des morts-vivants serait défaillant, ce qui expliquerait pourquoi les zombies sont livrés à leurs seules émotions de base.
Quelques-uns des ingrédients qui devraient, selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies américain, constituer votre kit de survie en cas d’invasion de morts-vivants. © CDC
Quand les autorités se prennent au jeu
Même du côté du Pentagone, il existerait un protocoleprotocole de survie. Baptisé CONOP 8888, ce manuel d'instructions destiné aux hauts gradés de l'armée américaine détaillerait la conduite à suivre afin de contenir une attaque de zombies. Un protocole que l'état-major américain classe parmi les mesures à appliquer en cas d'autres invasions, peut-être plus réalistes...
Et c'est également dans cet état d'esprit que le Centre de contrôle et de préventionprévention des maladies américain a édité, en 2011, un guide antizombies intitulé Get a kit, Make a plan, Be prepared (comprenez « Obtenez un kit, faites un plan, soyez préparés) et dont l'objectif était de sensibiliser la population aux attitudes à adopter en cas de pandémiepandémie. Une initiative qui a eu pour effet secondaire de faire croire à certains Américains qu'une véritable épidémie de morts-vivants était en cours, alors que plusieurs faits sanglants à connotation cannibale frappaient le pays en 2012 !