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L’allaitement exclusif est recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les six premiers mois de la vie du nourrisson. Elle conseille ensuite de continuer l'allaitement tout en l’accompagnant d’une nourriture solide et équilibrée pendant au moins deux ans. Selon cette étude, l'allaitement favoriserait l'implantation de la flore intestinale chez le bébé. © Natasha Mileshina, Flickr, cc by nc 2.0
Le lait maternel est la nourriture privilégiée des nouveau-nés. Il leur apporte de nombreux anticorps et limite le développement de certaines maladies comme la diarrhée, la grippe, l'asthme et les allergies. Les raisons de ces propriétés favorables restent cependant mystérieuses.
Certains spécialistes pensent que le lait maternel favorise le développement de la flore intestinale du bébé et l'aide à combattre les infections. Cette hypothèse vient d'être renforcée par les observations de chercheurs suisses de l'école polytechnique fédérale de Zürich. Leurs travaux sont publiés dans la revue Environmental Microbiology.
Le genre des Clostridi regroupe plusieurs espèces bactériennes anaérobies et souvent sporulées. Certaines sont pathogènes pour l’Homme comme Clostridium botulinum ou Clostridium difficile. Mais de nombreuses espèces au contraire bienfaitrices sont présentent dans l’intestin humain et dans le lait maternel. © Wikimedia Commons, CDC, DP
Le système digestif est le lieu privilégié d'un grand nombre de microbes qui participent à la digestiondigestion et stimulent les défenses immunitaires. Ils jouent ainsi un rôle prépondérant dans le développement de plusieurs pathologiespathologies comme l'obésité et le diabètediabète et influencent certains comportements chez l’Homme et la souris. « Une communauté bactérienne favorable est très importante pour la santé », explique Christophe Lacroix, un participant à cette étude.
Des bactéries intestinales dans le lait maternel
Le microbiote commence à coloniser les bébés dès les premiers jours de leur vie extra-utérine. Cette nouvelle étude met en lumièrelumière le rôle essentiel de l'alimentation des nourrissons dans ce processus. Le lait maternel apporterait en effet des bactériesbactéries bienfaitrices et favoriserait l'établissement de leur flore intestinaleflore intestinale.
Des travaux précédents avaient d'ailleurs montré que le lait maternel était loin d'être stérile, mais qu'il contenait près de 700 espècesespèces de bactéries différentes. Par des méthodes de culture classiques et de séquençagesséquençages, les chercheurs ont analysé les microbiotes intestinaux de sept mamans et de leurs bébés, ainsi que les bactéries contenues dans leurs laits. Ils ont alors identifié certaines espèces bactériennes, appartenant aux genres Bifidobacterium, Bacteroides, Parabacteroides et Clostridium, présentes dans tous les types d'échantillons. Ainsi, en se nourrissant de lait maternel, les bébés ingéreraient des micro-organismesmicro-organismes destinés au développement d'une flore intestinale favorable. « Reste à savoir comment les bactéries digestives de la mère se retrouvent dans le lait maternel », indiquent les scientifiques.
Cependant, l'utilité précise de ces bactéries reste encore énigmatique. La poursuite de ces travaux permettrait de mieux définir l'intérêt de la diversité microbienne du lait maternel. Ils pourraient également conduire à la mise en place d'un lait industriel enrichi en bactéries, plus proche de celui fabriqué naturellement par les mamans. Cela aiderait peut-être les bébés nourris au biberon à mieux lutter contre les allergies par exemple. Même s'il est scientifiquement prouvé que le lait maternel est le meilleur mode d'alimentation pour un bébé. Rappelons qu'il existe des laits industriels de bonne qualité, que le choix du mode d'allaitementallaitement doit rester libre et personnel et ne doit en aucun cas être jugé.