Depuis Madère, où sévit une épidémie de dengue, la maladie, due à un virus et transmise par un moustique, a gagné plusieurs pays d’Europe, affirme l’ECDC. Cet organisme européen fournit déjà une assistance technique sur le terrain.

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    Le virus de la dengue, ces petites billes rondes et sombres vues ici au microscope électronique à transmission, est très répandu. Affectant jusqu'à 100 millions de personnes dans le monde chaque année, il en tuerait aux alentours de 25.000. © Centers for Disease Control and Prevention, Wikipédia, DP

    Le virus de la dengue, ces petites billes rondes et sombres vues ici au microscope électronique à transmission, est très répandu. Affectant jusqu'à 100 millions de personnes dans le monde chaque année, il en tuerait aux alentours de 25.000. © Centers for Disease Control and Prevention, Wikipédia, DP

    Allemagne, France, Royaume-Uni, Suède : l'épidémie de dengue qui sévit depuis le 3 octobre sur l'île de Madère, au Portugal, se diffuse dans plusieurs pays européens. Selon le Centre européen de préventionprévention et de contrôle des maladies (ECDC)) à Stockholm (Suède), c'est la première fois depuis 1920 que des transmissions de dengue sont observées dans les pays européens.

    Au 11 novembre, l'ECDC avait enregistré 1.357 cas de dengue à Madère. Parmi eux, 669 ont été confirmés en laboratoire et 688 gardent leur statut de « cas probables ». Depuis le début de l'épidémie, 89 patients ont été hospitalisés. Cinq bénéficient toujours d'une prise en charge spécifique.

    L'ECDC a également comptabilisé 25 cas de dengue chez des patients ayant séjourné sur l'île de Madère : 7 en Allemagne, 2 en France, 9 au Portugal continental, 6 au Royaume-Uni et 1 en Suède. Les autorités sanitaires portugaises ont pris des mesures au niveau local visant à réduire le risque de transmission, à limiter l'impact de cette flambée sur la population, et à éviter l'exportation des vecteurs infectés hors de l'île.

    L'ECDC a d'ailleurs fourni une assistance technique aux équipes de terrain, en envoyant des experts. Ses responsables ne recommandent pas de restrictions aux voyages ni au commerce. Ils précisent toutefois que « les résidents et les touristes doivent prendre les mesures individuelles de protection contre les piqûres de moustiques ».

    Le virus de la dengue est transmis le plus souvent par le moustique <em>Aedes aegytpi</em>. Cet insecte peut aussi inoculer le virus responsable de la fièvre jaune. © James Gathany, CDC, DP

    Le virus de la dengue est transmis le plus souvent par le moustique Aedes aegytpi. Cet insecte peut aussi inoculer le virus responsable de la fièvre jaune. © James Gathany, CDC, DP

    Dengue : pas de traitement, seulement l'espoir d'un vaccin

    La dengue est transmise par des moustiques du genre Aedes (le moustique tigremoustique tigre) infectés par l'un des quatre virus à l'origine de la maladie : DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4. Elle se manifeste par un syndrome grippal, mais il en existe également des formes dites sévères, ou hémorragiques, qui touchent 500.000 patients chaque année dans le monde, dont une très forte proportion d'enfants. L'OMS souligne ainsi que la mise en œuvre de traitements adaptés permet de ramener le taux de mortalité de 20 % à moins de 1 %.

    Il n'existe à l'heure actuelle ni vaccinvaccin, ni traitement contre la dengue. Mais l'espoir est permis, d'autant plus que les essais cliniquesessais cliniques de phase III menés sur un candidat vaccin sont très prometteurs. Aujourd'hui toutefois, la seule méthode pour prévenir ou combattre la transmission du virus consiste à lutter contre les vecteurs.

    Pour en savoir plus, on pourra consulter deux documents :