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    Ces glaciers pas comme les autres

    Ces glaciers pas comme les autres

    Les glaciersglaciers tropicaux ne sont pas des glaciers tout à fait comme les autres. L'étude physique des processus d'ablation en surface (fonte + sublimation) révèlent l'importance des flux radiatifs et leur sensibilité aux conditions de surface du glacier.

    Travaux sur le glacier du Carihuayrazo en Equateur à 4900 m, avec vue sur le Chimborazo (6268 m) - Photo copyright - Tous droits de reproduction interdit.

    Travaux sur le glacier du Carihuayrazo en Equateur à 4900 m, avec vue sur le Chimborazo (6268 m) - Photo copyright - Tous droits de reproduction interdit.


    Contrairement aux glaciers des Alpes où à un hiverhiver froid et neigeux (où l'ablation est nulle et l'accumulation maximale) succède un été chaud où la température permet la fonte jusqu'à haute altitude (4000 m et plus), les glaciers sous les tropiquestropiques connaissent des conditions propices à la fonte tous les jours de l'année dans leur partie basse. De plus, l'accumulation se fait pendant la (les) saisonsaison(s) humide(s), la(es)quelle(s) correspond(ent) aux périodes de l'année où l'apport radiatif est maximum (soleil au zénithzénith). Aussi, une baisse des précipitationsprécipitations ou leur changement de phase (pluie au lieu de neige sur le glacier, suite à un réchauffement) se traduit immanquablement par une augmentation importante de la fonte Comment est-ce possible ?

    Mesure des précipitations sur le glacier de Zongo (Bolivie) à 5100 m) - Photo copyright Bernard Francou - Tous droits de reproduction interdit.

    Mesure des précipitations sur le glacier de Zongo (Bolivie) à 5100 m) - Photo copyright Bernard Francou - Tous droits de reproduction interdit.

    Simplement par le biais du pouvoir qu'à la surface du sol de réfléchir la radiation solaire incidente : quand celle-ci est particulièrement forte, comme sous les tropiques et à haute altitude, plus sa part réfléchie vers l'atmosphèreatmosphère est importante (cas de la neige fraîche), plus forte est la quantité d'énergieénergie perdue pour l'ablation, et inversement, plus la surface du glacier absorbe cette énergie (cas de la neige sale, datant de plusieurs jours ou de la glace), plus la fonte risque d'être élevée. Ce pouvoir réfléchissant qu'a une surface s'appelle l'albedo (il atteint idéalement la valeur de 1 quand tout le rayonnement est réfléchi). Les précipitations ne représentent donc pas seulement un apport solidesolide qui intègre le glacier sous forme de glace dans sa partie haute, mais elles agissent aussi sur l'ablation par feed back, dans un sens positif ou négatif selon qu'elles se font sous forme de neige ou de pluie.

    Mesure au GPS sur le glacier Chhota Shigri dans l'Himalaya indien à 4800 m - Photo copyright Bernard Francou - Tous droits de reproduction interdit.

    Mesure au GPS sur le glacier Chhota Shigri dans l'Himalaya indien à 4800 m - Photo copyright Bernard Francou - Tous droits de reproduction interdit.

    Par ailleurs, la part de la fonte dans l'ablation est variable et fortement dépendante de l'état de l'atmosphère au-dessus du glacier : si celle-ci est sèche et ventée, une bonne quantité de l'énergie est consommée par la sublimation (passage direct du solide à la vapeur), par contre si l'airair est humide (« saturé d'eau ») et peu agité, l'énergie alimente la fonte, et comme la fonte consomme beaucoup moins d'énergie que la sublimation (presque 8 fois moins), la fonte est un processus d'ablation nettement plus efficace.