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- Découvrez notre dossier sur les espèces animales invasives
Les espèces exotiques posent de plus en plus de problèmes au sein des écosystèmes européens, mais pas seulement. En effet, elles semblent avoir conquis la grande majorité des milieux marins, dulçaquicolesdulçaquicoles ou terrestres de la planète, bien loin parfois de leurs habitats d'origine. Certains organismes colonisent des territoires méconnus en passant inaperçus tandis que d'autres se font remarquer. En s'habituant à leurs nouveaux environnements, généralement un peu trop bien, ils peuvent causer de nombreux dommages écologiques, économiques ou sociaux.
Sans exception, tous les grands groupes peuvent être concernés : virus, bactériesbactéries, algues, plantes dites supérieures (comme la berce géante)), invertébrés (moule zébrée), oiseaux, mammifères (rat musqué), etc. Les dégâts causés peuvent être directs (disparition d'une espèce indigèneindigène à la suite d'une intense compétition) ou indirects (perturbation du fonctionnement global d'un écosystème). L'impact économique de ces espèces invasives a été estimé, rien que pour l'Europe, à quelque 12 milliards d'euros.
Le service scientifique interne de la Commission européenne, le Centre commun de recherche (JRC pour Joint Research Centre), vient de s'attaquer à ce problème grandissant en créant le réseau européen d'information sur les espèces exotiquesexotiques (Easin pour European Alien Species Information Network). L'objectif est simple : inventorier toutes les espèces exotiques, dont certaines sont invasives, présentes sur le territoire européen. La tâche n'est pas simple car les intrus se comptent par milliers.
La berce géante Heracleum mantegazzianum a été découverte en 1880 au Caucase. Cette plante pouvant atteindre 4 m de haut est considérée comme une espèce invasive en Europe. Elle peut être toxique pour l'Homme. © Huhu Uet, Wikimedia common, CC by 3.0
Entre 1.600 et 2.400 espèces invasives en Europe
Plus de 16.000 espèces exotiques, donc non indigènes, ont déjà été répertoriées par l'Easin, 10 à 15 % d'entre elles sont dites invasives. Ces informations ont été collationnées en consultant, analysant et vérifiant la littérature scientifique et plus de 40 bases de donnéesbases de données. Des cartographies des aires de répartition et des fiches de classification biologique ont été établies pour chaque intrus. Pour rappel, l'arrivée de ces organismes correspondrait à la deuxième cause de la perte de la biodiversitébiodiversité en Europe, la première étant la destruction des habitats.
Les internautes peuvent d'ores et déjà consulter gratuitement des informations géoréférencées provenant des bases de données en ligne suivantes : le GBIF (Global Biodiversity Information Facility), le Gisin (Global Invasive Species Information Network) et le Reabic (Regional Euro-Asian Biological Invasions Centre). Cette liste devrait s'allonger dans les mois à venir. Les données (répartition, voie d’introduction, milieu de vie, etc.) peuvent être visibles en tapant un nom précis ou en réalisant des recherches multicritères, afin par exemple de trouver les espèces invasivesespèces invasives présentes dans son voisinage.
La prochaine étape de la lutte contre les espèces invasives consistera à utiliser l'ensemble des données récoltées pour, selon le communiqué de presse du Centre commun de recherche, élaborer des propositions spécifiques destinées à durcir la législation dans ce domaine.