Ce n’est pas parce que certaines régions du globe ont été explorées des dizaines de fois qu’elles ne renferment plus de surprises. Le Rio Negro a ainsi livré en 2011 un minuscule poisson dont le ventre est bleu électrique. L’Amazonie possède encore bien des secrets...

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    Ce Cyanogaster noctivaga de 17 mm de long vit dans le Rio Negro, un fleuve qui prend naissance au Brésil, précisément dans les Andes. © Natural History Museum, London

    Ce Cyanogaster noctivaga de 17 mm de long vit dans le Rio Negro, un fleuve qui prend naissance au Brésil, précisément dans les Andes. © Natural History Museum, London

    Des milliers d'espèces animales ou végétales sont découvertes chaque année dans l'indifférence la plus totale, mais pas toujours. Le cas de Cyanogaster noctivaga en est la preuve. Ce poisson a été trouvé en octobre 2011 dans les eaux du Rio Negro, un affluent de l'Amazone long de 2.230 km. Les chercheurs, parmi lesquels figure George Mattox de l'université de São Paulo (Brésil), ont été plus que surpris car leur site d'étude fait l'objet de recherches depuis de nombreuses années. Pourquoi alors ne découvrir cette espèce que maintenant ?

    Tout d'abord, ce poisson d'eau douce appartenant à la famille des characidés est particulièrement petit, voire minuscule. Il mesure 17 mm de long, soit 7 mm de plus que le plus petit poisson du monde Paedocypris progenetica. D'autre part, Cyanogaster noctivaga est une espèce nocturnenocturne. Enfin, il est presque intégralement transparent (seuls sa tête et son ventre sont opaques). C'est cependant un tout autre détail qui a permis aux chercheurs de le repérer dans leurs filets : son ventre est bleu électrique. 

    Cyanogaster noctivaga est tellement unique qu'un genre a dû être créé pour le classer au sein de la sous-famille des stevardiinés. Il ne possède par exemple, selon sa présentation dans la revue Ichthyological Exploration of Freshwaters, qu'une seule dent de forme conique sur le bord extérieur de son prémaxillaire. Les mâles disposent en plus de crochets aux extrémités de leurs nageoires pelviennes et anales. Ces minuscules poissons ont été difficiles à photographier car ils meurent, et perdent leurs belles couleurscouleurs, s'ils ont le malheur de quitter le milieu aquatique, même pour quelques instants.