La ville de Paris s'inquiète de la possibilité d'une canicule pendant les jeux Olympiques 2024 prévus du 26 juillet au 11 août. Une étude sur le risque de chaleurs extrêmes dans un futur proche a été publiée en novembre dernier et un grand exercice de simulation a été effectué avec les Parisiens de certains arrondissements.
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Autant dire que cette crainte est plus que légitime : selon une étude publiée dans The Lancet Planetary Health en août 2023, Paris est la ville la plus mortelle d'Europe en cas de canicule ! Et cela, en raison de son urbanisation complètement inadaptée à la chaleurchaleur. Le 25 juillet 2019, la température hallucinante de 42,6 °C a été enregistrée dans la capitale, un record absolu pour Paris. Or, les jeux Olympiques vont avoir lieu au cœur de la saison la plus chaude de l'année : entre fin juillet et début août. Le risque de vague de chaleur est donc réel, avec tous les dangers que cela pose pour gérer une population plus importante qu'à la normale : la population locale déjà sur place, à laquelle s'ajoutent les nombreux visiteurs qui feront le voyage. La crainte d'une saturation des hôpitaux, en pleine période de vacances, est prise très au sérieux par la Ville de Paris.
Un exercice en conditions quasi réelles et des simulations de températures
C'est un exercice inédit, intitulé « Paris à 50 °C », qui a eu lieu le 13 octobre dernier. Il s'agissait d'un jeu de rôle en conditions quasi réelles avec des habitants du 13e et du 19e arrondissement (résidents d'Ehpad, écoles, etc). Dans un scénario de chaleur extrême mis en scène, la Ville de Paris devait réussir à mettre à l'abri les personnes vulnérables dans des lieux frais (tunnels ou parkings).
Car la menace d'une nouvelle vague de chaleur extrême, avec des pics à 50 °C, n'attendra probablement pas 2050 comme on le pensait jusqu'à maintenant. L'IPSL a effectué une simulation pour évaluer le risque de chaleurs extrêmes à Paris ces prochaines années, notamment dans le contexte des prochains JO : l'étude, publiée dans Nature, montre qu'une canicule comme celle du 1er au 15 août 2003, pourrait se reproduire, avec des températures encore plus élevées, bien avant 2050. Dans le contexte actuel de réchauffement, la simulation envisage même des températures 4 °C plus élevées à Paris qu'en 2003 : cette année-là, le mercuremercure était monté jusqu'à 39 °C, mais s'était surtout maintenu à plus de 35 °C pendant neuf jours.