D'après une nouvelle étude de l'Université de Maynooth, il suffit seulement d'1 °C de plus dans l'océan Atlantique pour que les ouragans déversent +140 % de précipitations sur Terre !
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Le réchauffement des océans a encore plus d'impact que ce que l'on pensait sur la quantité de précipitations qu'un ouragan peut déverser, selon les études du Centre de recherche sur le climat de l'Université de Maynooth, en Irlande. Les scientifiques du Giec s'accordent sur le fait qu'une augmentation globale d'1 °C conduit à 7 % de précipitations en plus à l'échelle mondiale. Cependant, l'augmentation des pluies spécifiquement liée aux ouragans dépasse largement ces 7 % selon l'Université de Maynooth.
Le réchauffement des océans augmente l'intensité des pluies, mais aussi le cumul total
À chaque degré supplémentaire dans l'océan Atlantique, l'intensité globale des pluies augmente de +40 % et le volumevolume de précipitations qui tombe sur les terresterres de +140 %. Pour en tirer de telles conclusions, l'étude se base sur l'évolution des précipitations liée aux ouragans sur la période 1998-2017, avec justement déjà 1 °C de plus comparé à la période préindustrielle.
Rappelons que l'intensité des pluies est la quantité d'eau qui tombe sur une période donnée : s'il peut par exemple tomber 20 millimètres de pluie en une heure, un degré de plus dans l'océan provoquerait une intensité de 28 millimètres par heure. Concernant le cumul total des précipitations sur Terre, certains ouragans sont capables de générer plus de 500 millimètres, comme l'ouragan Ian en Floride en septembre 2022. Dans ce cas, un réchauffement de l'Atlantique d'1 °C de plus conduirait donc à un total de 1 200 millimètres !
Les précipitations explosent au contact des côtes
Les auteurs de l'étude, publiée dans Environmental Research, précisent qu'il y a une énorme différence entre le volume de précipitations déversées sur terre, et celui qui tombe en mer sous le même phénomène. L'intensité des pluies générée par les ouragans n'augmente « que » de +6 % lorsque ceux-ci circulent sur l'eau, et la totalité des précipitations qui tombe au-dessus de l'océan de +116 % : il s'agit ici des précipitations qui tombent avant un impact sur terre, avant de littéralement « exploser » au contact des côtes.
Une telle différence proviendrait en grande partie de la force des ventsvents : les ouragans ont désormais une vitessevitesse de vents plus forte en arrivant sur les côtes, et cela, associé à une eau plus chaude, augmenterait nettement l'intensité des pluies. En arrivant sur les terres, la vitesse de déplacement des ouragans diminue aussi subitement : de 20km/h en moyenne sur l'eau, elle chute à 16 km/h sur terre, permettant au phénomène de déverser plus de pluie sur la même zone.
Le but de l'étude est d'informer les décideurs, comme les constructeurs immobiliers, ainsi que les assurances, des projections futures concernant l'évolution des phénomènes cycloniques dans l'océan Atlantique. Et ceci, en particulier sur les zones les plus fréquemment touchées par les ouragans, soit la Floride, la Caroline du Nord et le Texas. Des États américains où 50 à 75 % de la population côtière n'a pas d'assurance habitation.