L’été arrive et, avec lui, ces moustiques qui gâchent nos soirées. Même nos journées désormais. Le processus par lequel ils peuvent aussi efficacement nous trouver pour nous piquer est longtemps resté un mystère. Aujourd’hui, grâce à la mobilisation de plusieurs expertises, des chercheurs proposent enfin une réponse. 

 


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    Une piqûre de moustique, c'est agaçant. Ça gratte, surtout. Mais, dans certaines régions du monde, c'est bien pire que cela. Celui que les scientifiques appellent Aedes aegyptiAedes aegypti est aujourd'hui considéré comme le principal vecteur de la denguedengue, du virus Zikavirus Zika, du chikungunyachikungunya et de la fièvre jaunefièvre jaune. On comprend pourquoi les scientifiques cherchent des solutions qui pourraient nous éviter sa piqûre.

    L'ennui, c'est que, de plus, ce moustique en particulier a développé une tendance à piquer presque exclusivement les humains. Est-ce à dire qu'il sait distinguer l'odeur d'un humain de celle d'un autre mammifère ? Il semblerait. Et après des années d'efforts, des chercheurs de l’université de Princeton (États-Unis) pensent avoir enfin compris comment grâce à des images très haute résolution du cerveaucerveau des moustiques.

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    Pourquoi les moustiques préfèrent-ils piquer les humains ?

    Cela n'a pas été simple. Des scientifiques de différents horizons se sont mobilisés. Les chercheurs ont d'abord dû concevoir des moustiques génétiquement modifiés dont le cerveau s'illumine lorsqu'il est actif. Deux années de travail. Puis ils ont dû leur faire sentir des odeurs humaines -- récupérées en prenant garde de ne pas les contaminer avec les odeurs des fibres de nos vêtements -- et animales -- récupérées avec les plus grandes précautions à partir de poils notamment, prélevés ici sur des rats, des moutons, des cobayes ou encore des chiens -- dans l'espoir d'observer des différences de réaction chez lesdits moustiques. Là encore, deux années de travail pour mettre au point un système qui diffuse ces odeurs efficacement. Du temps, encore, pour construire un système d'imagerie adapté à l'étude du cerveau des moustiques. Mais le tout semble aujourd'hui récompensé.

    Un mécanisme incroyablement simple

    Pour comprendre, rappelons que les odeurs des mammifères -- y compris les nôtres -- sont faites de dizaines de composés différents. Un mélange complexe. Alors pour distinguer l'odeur humaine de celle des animaux, les scientifiques pensaient que les moustiques devaient avoir développé un mécanisme sophistiqué. C'est pour ça qu'ils ont voulu fouiller dans leur cerveau.

    Et surprise ! Le moustique profite en réalité d'un mécanisme étonnamment simple pour cibler ses proies. Sur les 60 centres nerveux -- les scientifiques les appellent des glomérules -- dont disposent les moustiques, seulement deux sont impliqués. Le premier agit comme un lanceurlanceur d'alerte, signalant les odeurs à proximité, peu importe lesquelles. Le second est celui en charge de confirmer -- ou non -- qu'il s'agit d'une odeur humaine.

    Deux, c'est aussi le nombre des composés de notre odeur qui semble intéresser les moustiques. Et les chercheurs les ont aussi identifiés : le décanal -- de formule CH₃(CH₂)₈CHO -- et l'undécanal -- de formule C₁₀H₂₁CHO. Ils ont déjà breveté un mélange contenant du décanal qui, espèrent-ils, pourrait conduire à des appâts attirant les moustiques vers des pièges mortels ou à des répulsifs qui interrompent son signal.

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