Certaines régions du Groenland sont bien connues pour leur fragilité. Elles fondent depuis les années 1980. Mais les plateformes de glace du nord de la région étaient réputées stables... jusqu’à aujourd’hui. Des chercheurs montrent qu’elles ont perdu plus d’un tiers de leur volume en 45 ans.
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Les Anglophones parlent d'« ice shelves ». Nous préférons le terme « plateformes de glaceplateformes de glace ». Il désigne des étendues de glace flottante. Le prolongement de certains glaciers jusqu'à la mer. Et comprendre comment elles évoluent dans le contexte de réchauffement climatique est particulièrement important. Car ce sont elles qui retiennent l'écoulement des glaciers, se comportant un peu comme d'immenses barrages naturels. Sans ces plateformes de glace, c'est le niveau des océans qui risque d'augmenter plus que de raison.
Il y a un an environ, des chercheurs du CNRS alertaient déjà. Ils s'inquiétaient alors de la dynamique d'une importante plateforme du nord du Groenland. Les données révélaient des signes de faiblesses de son glacier, le glacier Petermann, qui était pourtant resté stable depuis les années 1990.
Les plateformes de glace fondent
Aujourd'hui, l'équipe publie de nouveaux résultats dans la revue Nature Communications. L'exploitation d'observations de terrain, d'images aéroportées et de données satellitaires, le tout combiné à des modèles climatiques régionaux montre que les plus grandes plateformes de glace flottantes de la calotte polairecalotte polaire arctique ont perdu plus du tiers de leur volumevolume depuis 1978. Le résultat, avant tout, de la hausse des températures de l'océan en réponse à nos émissionsémissions de gaz à effet de serre. Et une surprise tout de même pour ces plateformes réputées plutôt stables jusqu'ici.
Une fonte des plateformes de glace irréversible ?
Les chercheurs du CNRS rappellent que le Groenland est déjà estimé responsable de 17 % de l'élévation actuelle du niveau de la mer. La fragilisation de ces plateformes de glace pourrait accélérer le phénomène, d'autant que les glaciologues doutent des capacités de ces étendues de glace flottante à se régénérer. En mai dernier, une équipe montrait ainsi que si la plateforme Petermann venait à se disloquer, elle ne pourrait se reformer que si notre climatclimat se refroidissait fortement.