au sommaire
Dans le domaine de l'environnement, 2017 a d'abord été marquée par des évènements climatiques comme les ouragans et des incendies dévastateurs (le record de 2016 devrait être battu). L'année écoulée a en effet été particulièrement marquée par une série noire d'ouragans intenses dans l'Atlantique Nord, à la fin de l'été.
À l'heure où les scientifiques tirent la sonnettesonnette d'alarme au sujet de la dégradation de l'environnement, de la perte de la biodiversité et que les signaux sont au rouge sur la question du changement climatiquechangement climatique, l'annonce de l'intention des États-Unis de se retirer de l'accord de Paris a été vécue comme un véritable séisme dans la communauté internationale. Pourra-t-on relever le défi de limiter le réchauffement à 2 °C ?
Heureusement, au milieu des mauvaises nouvelles, il y en a aussi de bonnes, comme le retour d'espèces que l'on croyait définitivement perdues, et même l'apparition de nouvelles. On en sait plus aussi sur le mystérieux yéti. Découvrez, donc, notre petite rétrospective.
1. La Terre a la fièvre
Tous les ans, à la fin de l'été, des tempêtes tropicales nées au large des Açores se succèdent et se transforment en ouragan dans le golfe du Mexique. Mais, en 2017, une série d'ouragans ayant rapidement pris de la puissance se sont enchaînés de la fin août à octobre. Il y eut d'abord Harvey, qui sonna le Texas en provoquant des inondationsinondations catastrophiques, puis les terribles Irma, Maria et José, qui frappèrent avec intensité en septembre les Caraïbes. Pour l'explorateur Jean-Louis ÉtienneJean-Louis Étienne, que Futura a interrogé à propos de ces phénomènes météorologiques, « la TerreTerre est atteinte d'une fébricule et [...] il faut commencer à traiter. Nous voyons une intensification des cyclonescyclones ».
Moins puissant, l'ouragan Ophélia, qui remonta des Açores vers le nord de l'Europe de l'Ouest (l'Irlande fut surtout touchée), entraîna dans son sillage les fumées des incendies qui faisaient ragerage au Portugal, et aussi du sablesable du Sahara ; cela fit sensation car des soleils rouges furent alors visibles dans un ciel jauni.
Pour ce qui est du changement climatique en cours, les scientifiques sont de plus en plus pessimistes quant aux chances de limiter la hausse des températures globales à 2 °C : elles ne seraient que de 5 %. « L'augmentation de la température est probablement de 2 à 4,9 °C », ont écrit des chercheurs dans une étude publiée fin juillet dans Nature Climate Change. Par ailleurs, 2017 fut l’année la plus chaude jamais enregistrée hors El Niño.
Cette espèce de grenouilles (Hyalinobatrachium yaku) découverte en 2017 a la peau si translucide que l’on peut voir ses organes. © L. A. Coloma, Zookeys
2. Les bonnes nouvelles !
Parmi les bonnes nouvelles dans le monde en matièrematière d'environnement, citons notamment le trou dans la couche d'ozonetrou dans la couche d'ozone qui est bien en train de disparaître. Un bel exemple de réussite d'une coopération internationale entamée il y a trente ans.
En 2017, les scientifiques ont continué de découvrir de nouvelles espèces animales et végétales, comme, par exemple, dans la vallée du Grand Mékong. Par ailleurs, en novembre 2017, une nouvelle espèce d’orangs-outangs fut identifiée en Indonésie, mais, malheureusement, elle est menacée par la déforestationdéforestation. Ce qui est le cas aussi de vika, un rat géant à Madagascar qu'on ne trouve nulle part ailleurs et dont l'existence était soupçonnée depuis longtemps.
Enfin, il y a aussi des espèces que l'on croyait disparues mais qui ont fait leur réapparition telle une salamandre du Guatemala. Et il y en a même de nouvelles qui apparaissent, comme ce qui a été observé aux Galapagos.
3. Biodiversité en danger
Même s'ils continuent de découvrir de nouvelles espèces, les scientifiques sont inquiets, car beaucoup des points chaudspoints chauds de biodiversité dans le monde (hotspotshotspots, en anglais) sont menacés, sinon de destruction, du moins de dégradation partielle par des projets d'exploitations minières ou pétrolières, mais aussi par la déforestation, qui, dans certaines régions du monde, s'accélère, la constructionconstruction de routes, etc. Beaucoup redoutent en effet que des espèces disparaissent avant même qu'on n'ait eu le temps de les découvrir. Ce sont autant de richesses de l'évolution qui sont ainsi en train de s'éteindre.
Face à un monde en péril et craignant que « l'humanité ne pousse les écosystèmesécosystèmes au-delà de leurs capacités à entretenir le tissu de la vie », plus de 15.000 scientifiques se sont unis pour pousser un cri d'alarme en novembre 2017, en espérant être entendus.
Parmi les signes inquiétants, on apprenait, en octobre, que les populations d'insectesinsectes se sont effondrées de 75 % en seulement trois décennies à travers l'Allemagne. Des chiffres qu'il est possible d'extrapoler à l'Europe. Et il n'y a pas que les abeilles qui sont touchées.
4. Des mystères résolus : le yéti, le tigre de Tasmanie…
En 2017, des scientifiques ont découvert pourquoi le tigre de Tasmanie avait disparu et d'autres ont percé le mystère d'un animal légendaire et recherché : le yéti. Autre énigme qui s'est éclaircie : celle des termitières et de leur fonctionnement.
5. Des projets innovants croisant nature et urbanisme
Enfin, n'oublions pas ceux qui tentent de réparer l'environnement, d'en prendre soin et qui ne construisent pas contre, mais avec la nature. Des projets de nettoyage des océans des milliards de déchetsdéchets plastiqueplastique flottants sont ainsi en cours de développement. C'est le cas par exemple d'Ocean Cleanup, qui devrait entrer en service dès cette année.
Un boudin d’un ou deux kilomètres de longueur, retenu par une ancre flottante vers 600 m de fond, piège les débris entraînés par le courant. Un navire passe de temps à autre pour vider cette poubelle. Le projet envisage une cinquantaine d’installations de ce genre. © Ocean Cleanup, YouTube
En Chine, la première ville forêt va par ailleurs sortir de terre. Un merveilleux projet de cité pouvant accueillir 30.000 habitants et où la végétation aura toute sa place. Rendez-vous en 2020 pour découvrir les premiers immeubles dans la forêt.