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De par son isolement, l'île d'Amsterdam, située dans l'océan Indien sud, possède un des airsairs les moins influencés par les activités humaines. On y enregistre les concentrations en dioxyde de carbone (CO2)) les plus basses, en dehors des variations saisonnières dans l'hémisphère nord où, chaque été, la quantité de CO2 dans l’atmosphère diminue en raison de son absorptionabsorption par les plantes.
Elle est ainsi devenue un site de référence en chimiechimie atmosphérique pour l'hémisphère sud et fait partie des trente stations du réseau global OMM (Organisation de la météorologie mondiale) de suivi de la composition atmosphérique. Les mesures qui y sont effectuées permettent notamment de suivre l'évolution des gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O...) et de mieux quantifier le rôle de l'océan austral en tant que puits de carbone.
Animation représentant l’évolution de la concentration en CO2 depuis 1981 au niveau de l’île d’Amsterdam. © O. Jossoud et M. Ramonet
Une croissance de plus en plus rapide des concentrations de CO2
Ces relevés sont effectués dans un observatoire intégré au Service national d'observation ICOS-France, aujourd'hui coordonné par Michel Ramonet et Marc Delmotte, chercheurs au LSCE (CNRS, CEA, UVSQ). L'observatoire bénéficie de l'expertise de ce laboratoire et du soutien de l'Ipev depuis sa création en 1981. La maintenance des installations est assurée par des volontaires au service civique.
La concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère y est ainsi mesurée en continu depuis 35 ans. Première historique : elle a dépassé les 400 ppmppm (parties par million) en mai 2016. Or, la valeur du CO2 enregistrée par cet observatoire varie peu selon les saisonssaisons (< 1 ppm) : l'augmentation observée est donc représentative de la tendance sur le long terme.
Taux de croissance annuel du CO2 atmosphérique à l’île d’Amsterdam. Les barres rouges indiquent les taux de croissance moyennés sur des périodes de 5 ans. © M. Ramonet
Depuis 1981, la concentration de dioxyde de carbone est ainsi passée de 339 à 400 ppm (+ 18 %), soit une augmentation moyenne de 1,75 ppm par an. Par ailleurs, les chercheurs ont relevé des taux de croissance plus élevés ces dernières années : l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère s'accélère puisque le taux de croissance annuel observé, d'une valeur de 1,30 ppm par an dans les années 1980, atteint plus de 2 ppm par an depuis 2012 (voir l'image ci-dessus).
La valeur de 400 ppm a déjà été dépassée dans les stations de mesure de l'hémisphère nord durant l'hiverhiver 2012-2013. Aussi, franchir les 400 ppm à Amsterdam signifie que cette valeur est atteinte sur quasiment l'ensemble de notre planète.