au sommaire
Pour éviter que la base scientifique britannique Halley VI, située sur une banquise au nord-ouest de l'Antarctique, près de l'océan, ne parte à la dérive sur un immense iceberg, ses occupants ont décidé de la déplacer une nouvelle fois. Ce choix a été fait après la découverte, le 31 octobre 2016, d'une fracture au nord, qui s'étend rapidement et surnommée HalloweenHalloween Crack. En moins de trois mois, sa longueur a en effet doublé, passant de 22 à 44 km, le 10 janvier dernier. C'est l'été austral et ces couvertures de glace, descendues des glaciers continentaux pour s'étaler sur la mer, se fragmentent, jusqu'à créer des icebergs dérivants. En décembre dernier, la plateforme Larsen s'était ainsi lézardée sur 110 km.
Face à l'inconnue de son expansion (va-t-elle continuer ?, va-t-elle ralentir ?, etc.)), les scientifiques préfèrent déménager les huit modules avant que l'hiver austral ne s'installe. Car au cours de cette période, la nuit et le froid extrême (jusqu'à -55 °C) rendent très périlleuse toute opération de sauvetage. D'ailleurs, par précaution, personne n'y passera l'hiver, pas même les 16 chercheurs qui devaient rester. Ils ont 88 actuellement, au plus fort de l'été austral.
Un déménagement qui en suit un précédent
Ce déménagement intervient quelques semaines seulement après un précédent déplacement provoqué, lui, par la progression inquiétante, mais assez lente (environ 1,7 km par an) d'un gouffregouffre situé au sud-est de la station. Depuis décembre 2012, Chasm 1 a repris son expansion. Aussi avait-il déjà été décidé de démonter la station et de la remorquer en un lieu jugé plus sûr...
À présent, il ne reste plus qu'un seul module à véhiculer sur le nouveau site, à 23 km vers l'est. Même si les simulations estiment qu'il n'y a pas de danger que la banquise se fragmente, le doute plane toutefois face à toutes les inconnues sur ce qui peut arriver dans cette région très inhospitalière. C'est en mars que tous les occupants mettront les voiles. Ils prévoient de revenir avec celui du SoleilSoleil, six mois après leur départ.
« Compte tenu de l'imprévisibilité combinée à notre incapacité à faire quoi que ce soit en hiver (pas d'avion sur le continent, il fait sombre et très froid...), le plus prudentest d'évacuer les équipes et de fermer la station d'une manière contrôlée, pour ensuite revenir l'été prochain », a confié Jonathan Amos à BBC News.