Dans son nouveau livre, un paléontologue explique comment les différents changements climatiques que la Terre a connus ont tous conduit à des phases d'extinction. En quoi la modification actuelle du climat est-elle différente de celles déjà survenues dans le passé et comment notre Planète peut-elle s'adapter ?
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L'étude du passé doit faire office d'avertissement pour le futur. Ce sont les conclusions du paléontologuepaléontologue écossais Thomas Halliday dans son nouveau livre Otherlands : A Journey Through Earth's Extincts Worlds. En étudiant les sédiments présents sur les fossiles, il est possible d'avoir une idée de l'environnement dans lequel ces espèces vivaient, c'est ainsi que l'on arrive à connaître le climat du passé. Comme l'explique le paléontologue au journal Vox, la Planète a déjà connu plusieurs extinctions de masse, et comprendre comment la vie a répondu à ces bouleversements est très important : cela ne nous dit pas seulement ce qui s'est passé auparavant, mais aussi ce qui va peut-être se passer dans le futur.
Les changements climatiques mènent à des extinctions massives
« Le changement climatique actuel est bien trop rapide. Il existe bien un cycle naturel qui fait varier le climat, mais celui que nous connaissons actuellement n'est absolument pas naturel », précise Thomas Halliday. Les modifications du climat que nous connaissons actuellement peuvent faire penser à l'extinction PermienPermien-TriasTrias, survenue il y a 250 millions d'années. « Il s'agit de la plus grave extinction que la TerreTerre ait connue. L'activité volcanique relâchait de grandes quantités de méthane et d'autres gaz à effet de serregaz à effet de serre. En Sibérie, 95 % de la vie a disparu. L'océan s'est aussi acidifié, et beaucoup de ces phénomènes se produisent maintenant. » Toutes les conséquences du réchauffement climatiqueréchauffement climatique d'origine anthropique que nous connaissons maintenant se sont déjà produites, d'une manière un peu différente, dans le passé. Et elles ont toutes conduit à une extinction massive de la vie.
D'autres organismes vivants ont déjà modifié le climat
Mais les humains ne sont pas les seuls à avoir réussi à modifier le climat, d'autres organismes ont déjà transformé la composition de l'atmosphèreatmosphère, et impacté l'évolution des températures. Cependant, ces autres êtres vivants ont rendu le climat plus vivable, à l'inverse des humains. « Il y a des milliards d'années, des organismes monocellulaires ont commencé à effectuer la photosynthèsephotosynthèse, à une époque où il n'y avait pas beaucoup d'oxygène sur Terre. Ce processus a totalement changé la composition de l'atmosphère. » Si cela a fait disparaître certains êtres vivants incapables de s'adapter, cela a aussi permis à la vie végétale et animale de davantage se développer. Plus récemment, il y a 360 millions d'années, pendant la période du Carbonifère, le cycle de vie des plantes a permis d'absorber de grandes quantités de carbonecarbone, et le climat s'est progressivement refroidi.
Vers la création d'un nouveau monde, sans la vie telle que nous la connaissons
« La plupart des gens pensent que c'est la chaleurchaleur qui pose problème, mais ce n'est pas la chaleur en elle-même, c'est la rapidité du changement qui pose vraiment problème », précise le paléontologue. Les grands changements qui ont permis à la vie de s'adapter se sont produits sur des millions d'années, pas sur quelques centaines d'années comme c'est le cas aujourd'hui. « La vie terrestre va finir par réussir à surmonter tous ces changements, et probablement être à nouveau très diversifiée dans le futur. Mais ce sera la fin de NOTRE monde tel que nous le connaissons. »
Selon Thomas Halliday, cela donnera probablement lieu à un nouveau monde, sans les animaux et les végétaux que nous connaissons actuellement, ni même l'espèce humaine. Une évolution que le paléontologue juge « comme certainement naturelle » si l'on prend un peu de recul : l'autodestruction d'une espèce, la nôtre, va ensuite permettre de donner lieu à une nouvelle ère sur Terre... Aux humains de décider s'ils veulent conserver leur monde, ou en créer un nouveau, sans eux ni la vie telle qu'elle existe aujourd'hui.