« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce nouvel épisode, regardons simplement autour de nous et observons l’un des plus précieux pollinisateurs : l’abeille.


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    Les abeilles. Il y en a des sauvages. Et des domestiques. Mais, quel que soit leur rang, elles occupent toutes une place centrale dans la nature et même dans notre société. Il se dit que 35 % de nos ressources alimentaires dépendent à 80 % des abeilles. Ce n'est pas rien. Les abeilles, en effet, sont ce que l'on appelle des insectes pollinisateurs. Car elles participent à féconder les plantes à fleurs en transportant des grains de pollen. Jusqu'à 500.000 grains de pollen par patte postérieure, paraît-il !

    Malheureusement, les populations d’abeilles -- comme celles de la plupart des insectes -- diminuent depuis quelques années. En cause, toute une série de comportements que nous pourrions revoir. L'attrait de notre agriculture pour les monocultures, par exemple. Car elles ne sont pas assez nourrissantes pour les abeilles. Notre façon de débarrasser nos jardins des plantes jugées indésirables également mais que les abeilles apprécient tout particulièrement. Ou encore une utilisation excessive de pesticides. Aussi bien par les agriculteurs que par les particuliers. Enfin, des espècesespèces importées qui déciment les ruches : comme le varroa -- un acarienacarien -- ou le trop célèbre frelonfrelon asiatique.

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    L'étonnante intelligence des abeilles se dévoile

    La question est importante. Pourtant, si nous avons choisi de nous intéresser aux abeilles ici, c'est pour discuter de leur intelligenceintelligence. Car les abeilles ne sont pas si bêtes. Ça se devine dans la complexité de leur organisation sociale, déjà. Et puis, de nombreuses études ont montré leurs capacités d'apprentissage et de mémorisation. Elles savent par exemple associer des couleurscouleurs et des odeurs à une récompense alimentaire. Les chercheurs assurent même que les abeilles savent faire des additions !

    Pas mal d’intelligence… et un peu d’amour aussi

    Pour aller un peu plus loin encore, des biologistes affirment aujourd'hui qu'en travaillant ensemble et en se laissant guider par l'amour inconditionnel qu'elles portent à leur reine, les abeilles ont mis au point ce qui ressemble bien à un réseau de télécommunications. En mode olfactif et bourdonnant. Les chercheurs l'ont découvert un peu par hasard. Ils observaient des abeilles en train de former un essaim. Et ils ont remarqué qu'au cours de l'opération, elles avaient tendance à mettre leur derrière en l'airair et à battre furieusement des ailes.

    En fait, tout part de la fameuse reine, l'individu le plus important de la ruche. Lorsque celle-ci émet des phéromonesphéromones chargées d'informations, les abeilles géographiquement les plus proches d'elle cessent immédiatement leurs activités. Les plus proches parce que les phéromones sont de petites moléculesmolécules qui ne peuvent pas voyager très loin avant de se dissiper. Ainsi, les abeilles à proximité immédiate de la reine prennent connaissance du message qu'elle souhaite délivrer à sa cour et se chargent ensuite de le diffuser plus loin. Toujours par le biais de phéromones. En battant notamment des ailes pour les chasser au plus loin.

    Cela ne vous fait pas effectivement penser à nos réseaux de télécommunication ? Nous nous servons d'antennes pour amplifier et relayer l'information. Les abeilles se mobilisent elles-mêmes pour assurer que les précieux messages de leur reine soient transmis à tous les individus de l'essaim. Ainsi, même si de nombreux animaux sont connus pour déposer des phéromones dans leur environnement, seules les abeilles semblent être en mesure de les diriger activement pour transmettre un signal. Pas si bêtes, les abeilles...