Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la qualité de l’air intérieur n’est pas nécessairement meilleure que celle de l’air extérieur. Un problème d’autant plus important pour la santé publique que nous avons pour habitude de passer quelque 80 % de notre temps enfermés à l’intérieur d’un bâtiment, quel qu’il soit.
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En 2014, l'AnsesAnses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) évaluait à pas loin de 20.000 par an le nombre de décès prématurés provoqués par les polluants de l’air intérieur les plus connus. L'airair que nous respirons à l'intérieur de nos maisons peut en effet se révéler de moins bonne qualité que celui que nous respirons à l'extérieur. La faute à quelques polluants spécifiques qui émanent des matériaux que nous employons pour la constructionconstruction, la décoration ou l'ameublement de nos maisons. Également responsables de cette pollution intérieure, certaines de nos activités : tabagisme, bricolage, ménage, etc.
Les principaux polluants de l’air intérieur
Les polluants chimiques font partie de la liste de ceux que l'on retrouve abondamment dans l'air que nous respirons à la maison :
- le monoxyde de carbone (CO) qui se dégage d'appareils de production de chauffage défectueux, notamment. Ce gazgaz incolore et inodore est mortel à forte concentration ;
- les composés organiques volatils (COVCOV) - tels que le formaldéhydeformaldéhyde, le benzènebenzène ou les solvantssolvants organiques - diffusés par les peintures, les parfums ou les feutres. Certains sont cancérogènescancérogènes ;
- les composés organiques semi-volatils (COSV) - comme les phtalatesphtalates et les bisphénols - se retrouvent dans les biocides ou les revêtements ;
- la fumée de cigarette, les pesticidespesticides - insecticidesinsecticides, par exemple -, etc.
La fumée de cigarette est l’un des polluants de l’air de nos maisons le plus connu. © realworkhard, Pixabay, CC0 Creative Commons
Il faut leur ajouter quelques organismes vivants évoluant dans nos maisons et qui peuvent aussi être sources de pollution. Ainsi les spores de moisissures peuvent être à l'origine d'infections. Et des allergènesallergènes sont régulièrement émis par les plantes, les insectesinsectes, les acariensacariens ou les animaux domestiques.
La poussière, quant à elle, peut-être composée de contaminants divers comme des pollenspollens ou des spores. En suspension dans l'air, ceux-ci peuvent être inhalés par les habitants de la maison, notamment au cours de certaines activités comme le bricolage ou le ménage.
Enfin, un agent polluant peut-être moins connu : le radon, un gaz radioactif naturel, incolore et inodore. Il peut s'accumuler dans les maisons et plus encore dans les caves mal ventilées. Attention donc dans les régions au sous-sol granitique comme la Bretagne ou le Massif central.
Pollution intérieure : l’humidité, un facteur indirect
Quant à l'humidité, si elle n'est pas intrinsèquement considérée comme polluante, elle peut être à l'origine d'une dégradation de la qualité de l'air intérieur. Cuisson, séchage du linge, douche, chauffages mobilesmobiles d'appoint et même respiration : les sources d'humidité à la maison sont nombreuses. Pourtant, il est déconseillé de vivre dans un logement trop humide, car l'humidité favorise le développement des acariens et des moisissures, par exemple, mais aussi les dégagements de COV par dégradation des colles sur les meubles.