La technologie est devenue un argument majeur pour les vendeurs de chaussures de course à pied. Dans un marché en pleine explosion, les équipementiers multiplient les recherches.


au sommaire


    Chaque année, à l'entrée du Village du Marathon de Paris, porteporte de Versailles, les coureurs regardent souvent avec beaucoup d'étonnement le murmur où sont exposés les modèles de chaussures utilisées sur l'épreuve depuis les années 1970. Une évolution sur une cinquantaine d'années où l'on constate que la bonne vieille « basket » en cuir du début de l'essor de la course n'a plus grand-chose à voir avec les actuelles « runnings ».

    Voir aussi

    Entre muscles et cerveau, la communication varie selon le sport

    Au fil des années, les équipementiers ont développé leur service R&D (Recherche et Développement) pour améliorer chaque élément de leurs chaussures. Tests sur les matériels, analyses biomécaniques et diverses expériences ont fait évoluer la running. Amortis, confort, poids, supinationsupination (appui du pied sur l'extérieur), pronation (appui sur l'intérieur) sont devenus des arguments de vente majeurs. Entrer aujourd'hui dans un magasin spécialisé ou parcourir le rayon running d'une grande enseigne peut laisser perplexe devant l'embarras du choix.

    L’esthétique des chaussures running sacrifiée ?

    Dans une société où la recherche de la performance est présente dans tous les domaines, les avancées technologiques constituent un argument de poids pour séduire l'acheteur. 

    Courir le marathon (42,195 km) en moins de deux heures sera-t-il bientôt possible ? © babaroga, fotolia
    Courir le marathon (42,195 km) en moins de deux heures sera-t-il bientôt possible ? © babaroga, fotolia

    À ce titre, l'émergenceémergence du français Hoka est sans doute l'un des faits les plus marquants de ces dernières années dans l'universunivers running. En 2009, Christophe Aubonnet, Jean-Luc Diard et Nicolas Mermoud (trois transfuges de l'équipementier français Salomon) lancent une mini révolution en proposant une chaussure à la semelle démesurée, alors que la tendance minimaliste est en plein essor. Raillée à ses débuts avec son esthétisme jugé parfois discutable, la marque française séduit par ses innovations technologiques. Semelle incurvée pour une meilleure propulsion vers l'avant, moins de la moitié de la semelle qui touche le sol au moment de l'impact d'où un meilleur amorti, semelle deux fois et demie supérieure à celle des autres modèles pour soigner là encore l'amorti, la Hoka One sort le marché de sa torpeur.

    Bientôt le marathon en moins de deux heures ?

    La technologie est devenue un argument majeur pour les vendeurs de chaussures de course à pied. Dans un marché en pleine explosion, les équipementiers multiplient les recherches. En avril 2017, l'américain Nike organise un grand événement sur le circuit automobileautomobile de Monza (Italie) pour tenter de passer sous la barre des deux heures au marathon (le record du monde est de 2 h 02 mn 57 s). Équipés de la VaporyFly Elite, trois athlètes, dont le champion olympique kenyan Eliud Kipchoge, doivent en théorie améliorer de 4 % leurs rendements. L'opération #Breaking2 a certes échoué (2 h 00 mn 25 s pour Kipchoge). Mais Nike a marqué les esprits en plaçant l'innovation technique de sa chaussure au cœur du projet, sans oublier bien sûr de décliner un modèle grand public. 

    Les modèles connectés avec des tas de données à récupérer lors de la pratique constituent la nouvelle piste d'évolution. Avec des enjeux énormes à la clé. Rien qu'en France, le marché de la course à pied est estimé à 850 millions d'euros dont 500 millions uniquement pour les chaussures. Ne reste plus qu'à trouver la chaussure qui fera courir vite, sans avoir mal et, soyons fous,... sans effort !