Sérigraphe, opérateur prépresse, typographe, chef de fabrication, conducteur de machines, façonnier, massicotier, encarteur-plieur… les métiers de l’imprimerie sont aussi multiples que diversifiés et n’ont bien sûr plus rien à voir avec l’imprimerie au temps de Gutenberg, son inventeur, au XVe siècle. Un musée à Bordeaux leur est même dédié. C’est un secteur qui n’a cessé d’évoluer, tout particulièrement ces vingt dernières années avec l’explosion des nouvelles technologies et du digital. Mais c’est un secteur qui reste essentiel pour tous les supports de l’écrit.


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    Selon les derniers chiffres de l'Idep, l'Institut de développement et d'expertise du plurimédia, on comptait en France en 2017, plus de 3.000 imprimeries qui concentrent à elles seules plus de 40.000 emplois. L'imprimerie, appartenant au secteur de la communication graphique, en est le pilier central. L'imprimerie concerne les trois quarts des entreprises et des effectifs. Les autres domaines, la sérigraphiesérigraphie, le routage, la reliure-brochure-dorure n'en représentent que le quart. Et à l'heure du numérique, les imprimeursimprimeurs résistent : imprimés publicitaires, faire-part, cartes de visite, livres, journaux et magazines, et autres imprimés administratifs et annuaires... En 2017, l'ensemble du secteur représentait près de deux millions de tonnes d'imprimés pour un chiffre d'affaires de cinq milliards d'euros.

    Les procédés d’impression

    Avec l'arrivée des dernières technologies de pointe et de nouvelles machines, les procédés d’impression se sont multipliés, certains ancestraux, et d'autres, modernes, qui offrent à la fois qualité, flexibilité et rapiditérapidité.

    • La typographie : elle est le plus ancien procédé connu de l'histoire, avant même Gutenberg, puisqu'elle apparaît dans la Chine du VIe siècle. Il consiste à presser la plaque gravée et encrée directement sur le support final. La typographie offre une grande diversité de caractères mais il nécessite beaucoup de minutie et donc de temps...
    • L'héliogravurehéliogravure (ou rotogravure) : c'est également un procédé direct et ancien qui fonctionne « en creux » en transférant une image sur une plaque de cuivrecuivre, gravée de multiples alvéoles plus ou moins profondes, appelée « forme imprimante ». L'héliogravure est essentiellement utilisée pour les grands tirages à partir de 350.000 exemplaires. Ce principe permet aussi de réaliser des plaques en tout genre, plaques professionnelles, plaques trophées, signalisations et pictogrammes...
    • La sérigraphie : datant du XIXe siècle, elle est très souvent utilisée pour l'impression textile, mais on trouve également ce procédé dans la sérigraphie industrielle et sa grande diversité de supports : papier, carton, boisbois, plastiqueplastique, métalmétal, verre...
    • L'offset : ce procédé provient de son ancêtre, la lithographielithographie, qui l'a au fil du temps remplacé. Il est basé sur la répulsion de deux produits contraires, l'eau et l'encre grasse et nécessite plusieurs étapes de préparation avant une impression qui ne se fait pas directement sur le papier. L'offset, une impression en haute définition, est recommandé pour de gros volumesvolumes de tirages comme les journaux et magazines, les timbres, et tous les outils de communications comme les catalogues, les flyers, les plaquettesplaquettes, les cartes en tout genre, cartes de visite, cartes de remerciement de décès...
    • L'impression numérique, dernière-née des procédés d'impression, permet un traitement 100 % informatique de l'impression et une reproduction directe sur le papier. C'est un procédé en haute définition très rapide qui se veut particulièrement indiqué pour de petites quantités, de moins de 500 tirages.
    L'imprimerie du XXI<sup>e</sup> siècle est bien loin de celle de son inventeur, Gutenberg. © industrieblick.jpg, Fotolia
    L'imprimerie du XXIe siècle est bien loin de celle de son inventeur, Gutenberg. © industrieblick.jpg, Fotolia

    Les formations aux métiers de l‘imprimerie

    Formation initiale ou continue, les formations sont nombreuses pour accéder aux métiers de l'imprimerie qui nécessitent technicité et compétences : sérigraphe, opérateur prépresse, typographe, chef de fabrication, conducteur de machines, façonnier, massicotier, encarteur-plieur... La formation initiale peut se réaliser via des CAP, Bac Pro, BTS et DUT partout en France en fonction du métier choisi. Par exemple, pour devenir conducteur ou conductrice de machines à imprimer, il est conseillé d'avoir un bac pro en production imprimée, complété par un BTS en Communication et industries graphiques, avec une option Étude et réalisation de produits imprimés.

    Il peut également être accessible à un niveau bac, grâce à un bac pro en Réalisation de produits imprimés et plurimédia, ou en Finition-façonnage de produits imprimés. Pour être façonnier/façonnière, dernier maillon de la chaîne graphique, il existe deux diplômes de niveau ouvrier qualifié qui forment des professionnels polyvalents sur des machines de plus en plus complexes : la Mention complémentaire en Finition-façonnage de produits imprimés et le bac pro en Production imprimée.

    Pour les techniques traditionnelles de conception à la main, il existe le CAP des Arts de la reliure et le Brevet des métiers d'art de la Reliure et de la dorure. Au niveau bac, il existe deux bac pro principaux, celui en Réalisation de produits imprimés et plurimédia et en Façonnage de produits imprimés routage.

    Pour la formation professionnelle continue ou en alternance, Conservatoires nationaux des arts et métiers, établissements de formation, écoles dédiées, instituts, sont là encore nombreux à préparer les futurs collaborateurs du secteur de l'imprimerie. Lancé il y a quatre ans, le Centre de formation aux métiers de l'impression numérique, le CPI, à Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, est destiné aux étudiants, éditeurs, enseignants, professionnels de l'imprimerie qui souhaitent se spécialiser dans ce nouveau domaine de l'impression numérique.