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    La robotiquerobotique humanoïde est un défi stimulant pour tout chercheur ou ingénieur. Les entreprises, privées comme publiques, entrent dans la marche au progrès, suivies des universités.

    Le robot Topio. © Humanrobo, CC by-sa 3.0

    Le robot Topio. © Humanrobo, CC by-sa 3.0

    Le partenariat HRP

    Au-delà d'initiatives individuelles d'entreprises, il existe au Japon de nombreux projets de partenariat. Le HRP (Humanoid Robotics Project), par exemple, regroupe plusieurs entreprises et organismes publics. Parrainé par le METI (ministère de l'Économie, du commerce et de l'industrie japonais), le HRP est développé principalement par l'AIST (National Institute of Advanced Industrial Science and Technology) et par le MSTC (Manufacturing Science & Technology Center).

    Les travaux du HRP partent des résultats obtenus avec les robotsrobots bipèdes de Honda. L'idée est d'intégrer des robots humanoïdes dans le milieu industriel au Japon, afin qu'ils puissent travailler sur les mêmes lignes de travail que les opérateurs humains.

    Ucroa, un robot féminin

    En 2009 est apparu le premier robot de HRP de quatrième génération : Ucroa, un robot féminin qui ferait presque pâlir les mannequins ! Destinée au secteur du divertissement, Ucroa, robot gynoïde, est dotée de 30 articulationsarticulations qui lui apportent une bonne souplesse de mouvements, et 42 moteurs.

    Le robot Ucroa. © robotblog.free.fr

    Le robot Ucroa. © robotblog.free.fr

    La société Kawada Kogyo, spécialiste de structures en poutrelles métalliques utilisées pour la fabrication de bâtiments publics, a développé pour le HRP un prototype de robot humanoïderobot humanoïde de 1,54 mètre pour 58 kilogrammes. Le robot doit son poids plume à la technologie développée par Kawada sur les structures en alliages légers.

    L'AIST est responsable de l'organisation du projet, qui regroupe la participation de plusieurs entreprises : Kawada pour la structure du robot et la conception d'un système de contrôle simple, Yaskawa Electric pour les bras et Shimizu pour le système visuel.

    Le Symbiotic Systems Project et la plateforme Pino

    Autre initiative d'envergure, celle du professeur Kitano et de son Symbiotic Systems Project. En 1997, ce chercheur informaticien chez Sony rêve de robots qui pourraient battre des hommes au football. Pour lui, ce projet est une étape vers une société où des robots sophistiqués pourraient agir de façon autonome et aider les humains.

    Pour concrétiser sa vision, Kitano construit une collaboration entre industriels et organismes de robotique en réunissant et en unifiant leurs savoir-faire technologiques. Grâce à des fonds du programme gouvernemental ERATO, Kitano crée le Symbiotic Systems Project.

    Ce groupe de recherche développe alors le robot humanoïde Pino pouvant simuler la marche bipède. Mais la grande innovation, c'est qu'il a appris la marche tout seul ! Pour favoriser les collaborations de recherche en laboratoire, Pino est une plateforme ouverte : toutes les informations technologiques le concernant sont accessibles au public. Des milliers d'entreprises et organismes ont manifesté leur intérêt pour ce projet.

    La plateforme Pino est une source publique d'informations sur la robotique. © Robot Pino (<em>Symbiotic Systems Project</em>)

    La plateforme Pino est une source publique d'informations sur la robotique. © Robot Pino (Symbiotic Systems Project)

    Une recherche universitaire moteur au Japon

    Nombreuses sont les universités japonaises qui ont engagé des recherches sur ce type de sujets. En effet, si la dynamique financière permettant de mener à terme la plupart des projets de robotique domestique provient des grands industriels innovateurs tels que Honda et Sony, les laboratoires universitaires constituent le véritable moteur de la dynamique scientifique.

    À l'université de Waseda par exemple, un département de recherche se consacre à l'étude des robots humanoïdes depuis environ 30 ans. Le laboratoire du professeur Takanishi est à l'origine, en 1973, de Wabot-1, le premier robot bipède du monde.

    Du côté du Tokyo Institute of Technology, le professeur Shigeo Hirose s'est, lui, spécialisé dans les robots de sauvetage, capables de se mouvoir à travers un terrain encombré de débris. Ainsi, Soryu (« dragon bleu ») peut transporter un blessé de la taille d'un adulte et chercher les victimes d'une catastrophe sur un terrain trop dangereux pour l'Homme.