Rebaptisé Paris Motor Show, le salon de l’automobile semble à bout de souffle. Déserté par presque la moitié des constructeurs, il comble le vide en donnant de plus en plus de place aux acteurs du secteur high-tech.

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    C'est une édition pleine de bouleversements pour la grand-messe de l'automobileautomobile qui ouvre ses portesportes du 4 au 14 octobre, porte de Versailles à Paris. Pour commencer, Le Mondial de l'automobile troque son nom pour celui de Paris Motor Show 2018. En plus des autos, s'ajoute également le salon de la motomoto. Mais surtout, par rapport aux autres éditions, un certain malaise plane... Le marché est morose et les industriels du secteur sont frileux. Ils semblent temporiser face à une motorisation Diesel en fort déclin, des électriques qui ne dépassent toujours pas les 1,2 % et des modèles essences qui reviennent sur le marché. L'industrie automobile se cherche et plus de 35 marques, à l'instar de groupes géants comme Volkswagen, Ford et Fiat, ont boudé l'évènement. Futura n'a pu que constater le nouveau visage de ce salon très éloigné des éditions précédentes. Au niveau des annonces, peu de nouveautés. Seules quelques marques se distinguent avec la présentation de concepts qui devraient préfigurer certaines tendances des futurs modèles.

    Chez Peugeot, le constructeur a, par exemple, fait du neuf avec du vieux avec son concept e-Legend, qui reprend, en les modernisant, les lignes de la 504 Coupé sortie en 1969. L'auto est propulsée par deux moteurs électriques développant 340 kW. À l'intérieur, le volant peut se rétracter lorsque l'auto passe en mode de conduite autonome. Pour alimenter cette 504, 100 kWh sont nécessaires.

    Sur le stand de Peugeot, la vedette est l’emblématique 504 Coupé en version futuriste autonome et 100 % électrique. © Sylvain Biget (Futura)

    Sur le stand de Peugeot, la vedette est l’emblématique 504 Coupé en version futuriste autonome et 100 % électrique. © Sylvain Biget (Futura)

    Renault, le maître du concept en 2018

    Mis à part un concept de bolidebolide électrique chez Mercedes, il n'y a guère que chez Renault que les démonstrateursdémonstrateurs du véhicule du futur se sont fait remarquer. La marque au losange a ainsi présenté plusieurs concepts avec l'EZ-Ultimo, une gigantesque berline de luxe de 5,8 mètres de long, dont la longue porte latérale coulisse. Tel un coconcocon, elle propose de faire voyager les passagers dans un salon, dénué de poste de pilotage, puisqu'elle est autonome.

    L’EZ-Ultimo, un véritable salon roulant totalement autonome signé Renault. © Sylvain Biget (Futura)

    L’EZ-Ultimo, un véritable salon roulant totalement autonome signé Renault. © Sylvain Biget (Futura)

    La mobilité passe aussi par les moyens de transports autonomes. C'est dans le même esprit que la marque a également dévoilé son concept EZ-Go. Il s'agit d'un taxi autonome à l'allure futuriste et dénué de poste de conduite.

    Le taxi autonome EZ-Go de Renault se fait remarquer avec ses flancs vitrés et son toit qui se soulève pour laisser entrer les passagers. © Sylvain Biget (Futura)

    Le taxi autonome EZ-Go de Renault se fait remarquer avec ses flancs vitrés et son toit qui se soulève pour laisser entrer les passagers. © Sylvain Biget (Futura)

    Côté livraison du dernier kilomètre, Renault présentait également l'EZ-PRO. Dans le même esprit de l'EZ-Go, il est conçu pour véhiculer les marchandises sur les derniers kilomètres. Enfin, le constructeur a profité de son immense stand pour dévoiler l'Augmented Editorial Experience (AEX), autrement dit, Expérience éditoriale augmentée. L'AEX est le fruit de la collaboration entre Renault et le groupe de médias Challenge (Sciences et Avenir, Challenge, La Recherche, Historia...). Ce concept, lié avec les véhicules autonomesvéhicules autonomes présentés, repose sur le fait que dans l'avenir, avec ce genre de véhicule, chacun pourra récupérer du temps. La diffusiondiffusion de contenus sera donc essentielle à l'intérieur des cabines. Dans le démonstrateur de quatre mètres de diamètre, le « passager » peut s'informer, écouter des podcasts, ou réaliser un véritable road trip guidé. Enfin, côté français toujours, l'équipementier Valeo a montré les améliorations de son prototype opérationnel de voiture autonome Drive4U.

    Le CES s’invite au salon de l’Auto

    En dehors de ces quelques curiosités futuristes, le salon semble bien vide. C'est sans doute pourquoi en plus du salon de la moto, la high-tech s'y est invitée en prenant bien plus de place qu'auparavant. Un étage de pavillon entier était consacré au Mondial Tech. Un évènement dédié aux professionnels rassemblant les start-up de l'universunivers high-tech, liées de près ou de loin à l'industrie automobile. Ces entreprises tournent autour de la conduite autonome, la réduction de CO2, les technologies liées aux différents matériaux, l'hydrogènehydrogène et notamment son stockage, la connectivité. Plusieurs applicationsapplications liées à la santé sont également présentes. Sur place, rien de bien extraordinaire. C'est peut-être pourquoi le salon héberge aussi le CES Unveiled, une série de conférences animées par des personnalités du monde de la high-tech et quelques politiques français. Cette manifestation présente les futures tendances du prochain CES américain qui se tiendra à Las VegasVegas aux États-Unis début janvier 2019. Au programme, les assistants vocaux à la maison, l'IAIA, la sécurité des données personnelles et la mobilité connectée.