Le premier démonstrateur Tosa roule désormais entre l’aéroport de Genève et Palexpo. Ce bus à soufflet électrique n’émet pas de CO2, ne produit aucun son, et se recharge automatiquement en 15 secondes ! La solution technologique en jeu : le biberonnage. Le bus reçoit uniquement l’électricité dont il a besoin pour se rendre à la sous-station suivante.

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    Depuis le début des années 2000, les trolleybus connaissent un nouvel essor, puisqu'ils sont entièrement électriques. Ainsi, ces engins silencieux n'émettent pas de gaz à effet de serre, ne participent pas à la pollution atmosphérique et sonore de leurs villes d'accueil. Cependant, leur utilisation engendre une autre forme de pollution, visuelle cette fois, puisque ces véhicules doivent en permanence être connectés à des caténaires. La solution contre ce dernier point noir : les bus électriques. Cependant, leurs autonomies et leurs temps de recharge font souvent l'objet de vives critiques.


    Un démonstrateur Tosa roule désormais à Genève. Ce bus électrique grande capacité à zéro émission peut se recharger en 15 secondes grâce à la technologie du biberonnage. Le véhicule reçoit uniquement le courant requis pour se rendre à la sous-station de recharge suivante. © Tosa2013

    Dans ce contexte, la nouvelle alternative de transport public de bus Tosa, développée par les groupes TPG, OPI, SIG et ABB Sécheron se présente comme la solution idéale. Tosa a été dévoilé à Genève lors du 60e congrès de l'Union internationale des transports publics (UITP) qui s'est tenu du 26 au 30 mai dernier. Pouvant emporter 110 personnes, ce bus électrique de 18,7 m de long se recharge en seulement 15 secondes, soit durant le temps requis pour faire monter et descendre des passagers ! Cependant, cette opération qui exploite la  technologie du biberonnage doit être réalisée tous les trois à quatre arrêts.

    À l'approche d'une sous-station équipée d'un rail aérien de recharge, un dispositif placé sur le toittoit du bus détecte sa présence et pré-positionne latéralement le système de connexion associé. Une fois le Tosa à l'arrêt, la tête de connexion réalise un mouvementmouvement vertical et s'insère dans le rail en une seconde. Des vérifications automatiques sont alors réalisées, avant que le courant nécessaire pour poursuivre le trajet ne soit injecté (puissance de 400 kW). Il est stocké dans des batteries intégrées dans le toit du bus.

    Une énergie à 100 % renouvelable pour un bus sans émission

    Des recharges plus longues sont réalisées aux terminus (3 à 4 minutes à 200 kW) et au dépôt (30 min à 50 kVA). Elles permettent de charger les batteries à leur maximum avant le départ du bus. Tosa est également équipé d'un dispositif de recharge qui exploite en partie l'énergieénergie dissipée durant ses freinages. L'électricité produite est utilisée pour aider le véhicule à redémarrer, ou pour faire fonctionner ses équipements intérieurs, comme l'éclairage.

    Un premier démonstrateurdémonstrateur Tosa a été mis en circulation dans des conditions réelles d'utilisation, en mai dernier à Genève. Il effectue des allers-retours entre l'aéroport et le palais des expositions Palexpo, chaque mouvement durant en moyenne 3 min 20. Ce bus est alimenté à 100 % par de l'électricité verte produite par des centrales hydrauliques. Tosa présente un autre gros avantage par rapport aux trolleybus : il est plus libre de ses mouvements. En cas de soucis de circulation, il peut quitter son trajet classique, contourner le problème puis rejoindre la station de recharge suivante. Le test devrait se poursuivre jusqu'en mars 2014.

    En plus d'être respectueux de l'environnement (zéro émission de CO2 ou de particules finesparticules fines) et des villes (pas de pollution sonorepollution sonore ou visuelle), le système Tosa prend également en compte la santé et la sécurité des passagers. Ainsi, les sous-stations ne sont alimentées que lorsqu'un bus est présent. Par ailleurs, tout a été fait pour ne pas exposer les usagers à d'éventuels rayonnements électriques magnétiques. Plusieurs compagnies de transport public seraient déjà séduites par ce projet d’électromobilité, dont la Stib en Belgique. Il reste maintenant à attendre les résultats des tests... dans dix mois.